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Vendredi 19 Avril 2024

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Système financier malgache – Non respect des obligations réglementaires de base

Madagascar sort de cinq ans de crise politique. Dans ce contexte délicat, le fonds monétaire international a établi  un rapport sur la santé du système financier. Il croît à partir d’une petite base et des risques apparaissent mais restent contenus. Les réformes visant à soutenir le développement du secteur financier sont néanmoins essentielles dans la mesure où il ne peut actuellement soutenir la diversification et la croissance économiques du fait d’un accès restreint aux financements. Un système financier plus développé permettrait de renforcer l’effet des politiques publiques, tant budgétaires que monétaires, et de s’assurer que l’accès au crédit devienne un moteur de la croissance. Il est nécessaire de renforcer la surveillance, de mieux mettre en œuvre la réglementation et de définir un cadre de résolution des crises pour assurer la stabilité financière.

 

Le système financier malgache se compose principalement du secteur bancaire, qui en représente 80 %. Il comporte 11 banques commerciales regroupées à Antananarivo. Ce sont pour la plupart des banques étrangères, principalement françaises et mauriciennes mais d’autres banques chinoise (1) et africaines (2) se sont récemment installées. Les quatre plus gros établissements représentent 86 % des actifs et collectent 88 % des dépôts. Il y a cinq établissements financiers qui ne collectent pas de dépôts. De plus, 31 institutions de microfinancement (Imf), dont quatre grosses, sont apparues récemment et fournissent des services financiers de base aux foyers à faible revenu, principalement en zone rurale.

 

Le reste du système financier se compose principalement des compagnies d’assurances bien qu’elles en soient encore aux premiers stades de leur développement. Il y a trois compagnies publiques d’assurance et deux compagnies privées. L’assurance-vie se développe tout juste alors que l’assurance-dommages a connu une certaine croissance, principalement due à l’augmentation du parc automobile. Madagascar n’a pas de marché boursier et le marché obligataire ne compte qu’un émetteur actif, l’Etat. A ce jour, il n’y a eu qu’un seul autre émetteur en 2012.

 

Seuls environ 6 % de la population détiennent un compte bancaire. Ce chiffre est peut-être moindre, certaines personnes ayant plusieurs comptes. Ce taux est quatre fois inférieur à ce qu’il y a dans les autres pays d’Afrique subsaharienne à faible revenu. Les dépôts bancaires représentent 18,9 % du Pib. Le marché interbancaire est limité et peu liquide et le crédit-bail vient d’apparaître. Il n’existe pas de système de garantie des dépôts. Un registre de crédit a été établi par la banque centrale en 2009 qui, quoiqu’en vigueur, est insuffisamment respecté par les banques tant en ce qui concerne la qualité que la régularité de la transmission des informations.

 

Le secteur bancaire

Ces dernières années, le secteur bancaire a poursuivi sa croissance progressive. La crise politique des cinq dernières années a néanmoins provoqué un changement de comportement: pour la plupart, les banques ont désormais une forte aversion au risque pour les prêts qu’elles accordent et se concentrent sur les prêts avec nantissement et les grands acteurs fiables. Cette aversion au risque est renforcée par la présence des banques étrangères qui apportent certes des avantages (en améliorant la gouvernance, en introduisant les technologies nécessaires au renforcement de l’intermédiation financière et en utilisant au mieux les économies d’échelle) mais, puisqu’elles se fient plus à des informations fiables, sont moins susceptibles de prêter à des emprunteurs plus risqués. Le cœur de métier de la plupart de ces banques est la collecte de dépôts, le crédit aux grandes entreprises, y compris les filiales de multinationales, et la détention de titres publics. Il semble que les comportements soient en train de changer et que les banques commencent à prêter à des clients plus risqués mais le point de départ est très bas.

Le crédit se concentre principalement sur les services et ne touche que peu les secteurs primaires et secondaires.

L’absence de données ne permet pas de mener des tests de résistance mais les échanges avec les autorités ; les banques et les Imf semblent indiquer qu’il existe des poches de vulnérabilité. Le secteur est probablement vulnérable (1) aux risques sectoriels, y compris le défaut de paiement des plus grosses expositions individuelles, (2) au risque général de crédit et (3) au risque de défaut de paiement d’entités publiques (l’état a certes accumulé des retards de paiement budgétaires ces dernières années mais pas directement au détriment du secteur bancaire). La forte position ouverte nette des banques semble indiquer que le risque de change doit être suivi. Toutes les banques ne respectent pas les obligations réglementaires de base, il apparaît également que des entrants plus récents et de plus petite taille ont des problèmes de rentabilité et doivent donc être suivis. Les risques de liquidité et de taux d’intérêt n’auront probablement qu’une incidence limitée sur la plupart des banques qui sont très liquides et pour lesquelles il n’y a qu’un faible écart de maturité entre actif et passif, les prêts couvrant généralement des projets à court terme. Les Indicateurs de solidité financière (Isf) semblent le confirmer. On peut dire, avec les réserves habituelles, à savoir que les indicateurs sont rétrospectifs et procycliques et gomment les variations notables entre banques, que les banques malgaches semblent globalement bien capitalisées, rentables et liquides, la qualité des actifs étant leur principal souci.

 

La microfinance

Sa croissance ayant été soutenue ces dernières années, le secteur de la microfinance semble globalement plus fragile que le système bancaire. Les actifs de la microfinance représentent moins de 2 % du Pib, ce qui en fait un secteur bien plus petit, en valeur absolue, que le système bancaire. Elle joue néanmoins un rôle essentiel dans les zones rurales insuffisamment couvertes. Il y a désormais 31 Imf, contre 25 en 2009. Selon l’association des Imf, le taux de croissance moyen annuel des dépôts et des prêts entre 2009 et 2012 était respectivement de 32 % et 29 %. La croissance soutenue de ces dernières années reflète le désengagement des banques quant aux prêts plus risqués que les Imf commencent à couvrir, en particulier les prêts au secteur plus volatile qu’est l’agriculture.

Bien que le cadre juridique et réglementaire s’appliquant à la microfinance soit semblable à celui de nombreux autres pays, près de la moitié des Imf ne respectent pas certaines des obligations prudentielles du fait de sa mise en œuvre incomplète. Par manque de données, il a été impossible de procéder aux tests de résistance mais il semblerait que plusieurs Imf soient en difficulté. La faillite récente d’une Imf en l’absence d’assurance sur les dépôts à frappé de nombreuses personnes, en particulier les 100.000 membres qui ont perdu leurs économies. La vulnérabilité semble être principalement  liée à des questions de gouvernance qu’il faut donc traiter. La difficulté de collecter et de traiter les données relatives aux Imf ainsi que l’absence d’action lorsqu’elles sont en situation d’échec pose problème en ce que cela permet à des Imf ayant de mauvais résultats de poursuivre leurs opérations.

 

L’assurance

Le secteur des assurances a connu ces dernières années une croissance supérieure à 10 % quoique le point de départ ait été bas. L’assurance-dommages a connu une très forte croissance du fait de la forte augmentation du nombre de véhicules immatriculés. Environ 75 % des recettes du secteur proviennent de l’assurance-dommages, l’assurance-vie en représentant le solde. Le taux de pénétration de l’assurance-vie est négligeable (moins d’1 % de la population) du fait du faible revenu moyen par habitant, seuls quelques individus en ont les moyens de contracter.

Il est actuellement impossible d’évaluer l’état de santé du secteur des assurances par manque de données. Les compagnies d’assurances sont confrontées à une insuffisance d’actifs, en dehors de l’immobilier et des bons du trésor ,dans lesquels investir les primes encaissées, ce qui crée des risques de concentration dans leurs portefeuilles. Les différences de provisions entre les cinq compagnies d’assurances semblent considérables (pas de chiffres), ce qui justifierait un suivi plus attentif du secteur et un renforcement de la surveillance par le ministère des finances, tant par l’augmentation du nombre de fonctionnaires que par le renforcement de leurs compétences

 

Recueillis par FR

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