Même maquillée, c’est une exécution, déclare de nombreux confrères, puisque Mika, caricaturiste du quotidien « La Gazette de la Grande Ile », a fait l’objet de plusieurs menaces de la part de certains anciens et actuels dirigeants. D’ailleurs, on sait que ses caricatures dérangent et des barons des partis HVM et TIM l’ont fait savoir à qui voulaient l’entendre. La presse malgache est en deuil.

Les faits : il était 19h30, vendredi dernier quand RaMika, de son vrai nom Ratovoherinirina Michel, se trouvait du côté du Collège Rasalama pour rentrer chez lui. A pied, il a eu le malheur de faire face à plusieurs « bandits » armés qui, apparemment, lui ont asséné deux coups de couteau, le premier en plein cœur et le deuxième dans le dos, sans qu’il ait pu opposer la moindre résistance.

Evidemment, on peut aisément associer ce crime à la montée en puissance de l’insécurité partout à Madagascar, insécurité accompagnée de l’absence totale de la prise de responsabilité des actuels dirigeants et à l’inertie des forces de l’ordre. Les derniers conseils de ministres datant du mercredi et du samedi derniers, n’ont fait aucune mention des mesures à prendre pour enrayer le phénomène mais plutôt des nominations pour les hauts emplois de l’Etat et de la validation de la loi de finances rectificative 2015 et de la loi de finances initiale de 2016.

Volontaires

On sait que dirigeants et autres galonnés sont bien au chaud et tranquilles dans les palais d’Etat, dans les casernes et autres cités qui leur sont réservées, ou encore dans leurs villas bien gardées par des vigiles ou d’autres membres des forces de l’ordre. En tout cas, il s’agit ici du premier cas d’assassinat de journaliste sous le régime de Hery Rajaonarimampianina et apparemment, on passe aux choses … sérieuses après l’emprisonnement et les menaces. Justement, les caricatures de Ramika ne sont pas appréciées en haut lieu et les concernés l’ont même fait savoir à plusieurs reprises. Mais il n’y a pas qu’eux puisque l’ancien président de la république et ses acolytes du Tim ne sont pas aussi  fans de l’artiste. Et on sait que pour exécuter de telle basse besogne, ce ne sont pas « les volontaires » qui manquent et leur motivation peut facilement descendre pour d’un simple billet de … « Tim », à savoir 10 000 ariary selon l’argot des jeunes, et par la suite, il suffit juste de montrer du doigt la cible.

J.L.R – Njara Fih