Le Global Peace Index est une tentative pour classer les pays du monde selon leur degré de pacifisme. Ce classement est établi par le magazine The Economist et un jury d’experts faisant partie d’instituts sur la paix ou de think tanks ainsi que le Centre for Peace and Conflict Studies de l’Université de Sydney en Australie. Lancé en mai 2007, c’est le premier classement du monde sur la paix. Dans sa dixième édition sortie depuis peu, on retrouve encore une fois Madagascar parmi les bons derniers.

Après les rapports de la Banque mondiale, de Transparency International et de nombreux autres organismes internationaux, voici que Global Peace Index sort  à son tour sa dixième édition. 163 pays ont fait l’objet d’études et des enquêtes menées par le magazine The Economist avec le panel de jury d’experts qui l’a accompagné. Dans ces 163 pays, le constat est consternant, car seuls dix pays dans toute la planète vivent actuellement libres de tout conflit. Le monde est donc devenu plus dangereux et plus enclin à la violence si on se réfère à ce rapport. Bien sûr, la réalité ne dément pas ces résultats, rien qu’à voir les actualités dans le monde. Un record a été atteint cette fois-ci selon Global Peace Index car pour la première fois depuis la première édition, la paix s’est gravement détériorée dans 79 pays. S’accompagnant d’une forte augmentation de la militarisation dans de nombreux pays. Les principales causes de cette dégradation de la paix mondiale sont le terrorisme et les instabilités politiques. Selon les conclusions de ce rapport, l’enlisement du conflit au Moyen-Orient, la crise des réfugiés et la hausse du nombre de morts liés au terrorisme ont fait que le monde de 2016 est moins pacifique que celui de 2015. De fait, seule une dizaine de pays peuvent aujourd’hui être considérés comme totalement en paix, c’est-à-dire non engagés dans un quelconque conflit, qu’il soit interne ou externe à leurs frontières. En 2014, ce chiffre n’était guère plus important, puisqu’il s’élevait à 11 pays. Ainsi, selon le think tank Institute for Economics and Peace, auteur du classement depuis dix ans, seuls le Botswana, le Chili, le Costa Rica, le Japon, l’île Maurice, le Panama, le Qatar, la Suisse, l’Uruguay et le Vietnam vivent en totale paix. L’île Maurice, une île de l’Océan Indien près de Madagascar pour qui la situation est juste catastrophique.

Comme d’habitude

Pour aller droit au but, et comme pour confirmer les études faites par la Banque mondiale ou encore la Commission Européenne, Madagascar est classé parmi les 10 pays les moins transparents dans les 163 pays qui ont fait l’objet de l’étude. Parmi ces dix pays, on retrouve la République Centrafricaine, le Liberia, le Sud Soudan, le Yémen, le Timor Oriental, le Zimbabwe et bien évidemment Madagascar. Par ailleurs, ces sept pays viennent tous de subir ou de sortir d’une crise sociopolitique récemment. Le fait est que Madagascar se retrouve dans les pays les moins transparents au monde. Notamment incapable de fournir ou de garantir des institutions fiables, mais aussi à élaborer des budgets bien étudiés et de s’y tenir. Ainsi, les excès des responsables étatiques viennent d’être mis à nu. D’où on se rappelle pourquoi la loi de finances rectificative a eu du mal à être digérée par les membres de l’Assemblée nationale. Dans le domaine de la paix, la maitrise des violences et de l’instabilité politique dans le pays aurait coûté, selon le rapport de Global Peace Index, un peu moins de 900 millions de dollars à l’Etat malgache. Une somme assez conséquente pour un si petit pays sans grand conflit comme d’autres. Alors qu’en termes de sécurité publique, Madagascar fait partie des pays les moins performants. Idem pour la question de la sécurité sociale. En somme, ce nouveau rapport de Global Peace Index vient à nouveau accabler l’Etat malgache déjà mal en point. Le fait est qu’il s’agit ni plus ni moins que de la réalité des malgaches que seuls les dirigeants ne voient pas.

Ny Aina Rahaga