Après les actes meurtriers que des gens sans conscience et sans plus aucune humanité ont perpétrés lors du podium du 26 juin 2016, les déclarations et condamnations sont tombés en cascade. Tout le monde y est passé, des membres du gouvernement aux politiciens habituels qui ne ratent pas une seule occasion de faire une sortie médiatique. Mais aussi les représentants des organismes internationaux et représentants des corps diplomatiques présent dans le pays. Pour ces derniers, rien n’étonne du fait que même lors des tragédies de Beroroha, ils se sont montrés compatissants et ont affirmé leur soutien au peuple malgache. Mais pour les autres, la question se pose réellement quant à la sincérité de leurs déclarations. Déjà, les accusations ont plu du fait que le régime en place et l’opposition, si il y en a une, se jettent la pierre, personne ne voulant endosser la responsabilité de ce drame, comme à l’habitué. Pourtant, la liste des victimes se rallonge d’heure en heure, de jour en jour. On a appris hier dans la soirée qu’un enfant de seulement 14 mois venait de décéder suite aux blessures qu’il a contractées lors de cet « attentat » comme on se plaît si bien à le dire. La mère de cet enfant, aussi hospitalisée, s’est effondrée sur le corps sans vie du bébé. On s’attend encore à ce que certains récidivent dans leurs déclarations.

Ainsi, comme à l’accoutumée, tout le monde s’est pressé pour condamner ces actes effroyables commis envers de simples malgaches venus se divertir. On leur avait promis un spectacle grandiose, ils ont eu droit à des festivités explosives comme jamais il n’y en a eu auparavant. En effet, de mémoire d’homme, les célébrations du 26 juin au stade municipal de Mahamasina n’ont jamais été à l’abri de quelques échauffourées et de quelques débordements de personnes sous l’emprise de l’alcool. Mais jamais au grand jamais le pays n’a connu une telle tragédie que celle de cette 56^ème célébration. Honte à qui ? Sûrement pas au peuple malgache qui n’a rien demandé, mais à ces irresponsables qui ne cessent de se jeter la pierre en ne pensant qu’à leurs fauteuils dorés. Après la proclamation officielle des résultats sur le référendum « Brexit », le Premier ministre britannique a annoncé sa démission. Une attitude digne de son rang du fait qu’il a en personne fait campagne pour le maintien de la Grande Bretagne dans l’Union Européenne. Une prise de responsabilité exemplaire qui mérite d’être pris comme exemple. Voilà ce qu’on appelle un homme d’Etat et venant de qui on veut bien accepter des condamnations. Quelqu’un qui ne change pas d’avis à tout bout de champ et qui n’a pas peur d’afficher ses convictions même s’il peut lui en coûter sa place si confortable. Des gens de cette espèce, Madagascar en manque cruellement. En effet, il est encore plus attristant d’entendre des déclarations comme quoi « nous allons prendre tous les frais des blessés à notre charge » venant de deux entités rivales qui ne veulent pourtant pas assumer même pas une petite part de ce qui s’est passé. Le fait étant clair, ce drame est le fruit du manque de vigilance des autorités étatiques. Que ce soit un tel ou un tel qui était derrière ces actes abominables, ils ne se seraient produits si l’attention des chargés de la sécurité publique, de la sécurité du peuple avait pris au sérieux leur rôle ce jour là. Et vous nous direz peut-être le contraire, mais à notre humble avis, il est impossible que personne n’eut connaissance de ce qui allait se passer cet après-midi là au stade municipal de Mahamasina. Un simple citoyen n’aurait rien à gagner à tuer des innocents ou à créer des troubles. De ce fait, le coupable est bel et bien parmi ceux qui se sont pressés de condamner ces agissements. Parmi ceux que nous considérons comme sage et en qui nous avons confié le destin de tout un peuple, il y en a qui ne fronce même pas le sourcil à l’idée de tuer, car c’est ce qui s’est passé, des personnes innocentes et au-delà de ça des compatriotes.

En somme, la pléiade de condamnations, les multiples déclarations et réconforts faites à l’endroit de ces malheureuses victimes ne sont que le symbole d’une haute hypocrisie. Car au fond, aucun d’entre eux ne semble connaitre concrètement la douleur que vit le peuple malgache. Cette fois-ci coupable seulement d’avoir cherché à s’évader un peu du rythme infernal de la vie quotidienne. Qui est d’ailleurs le fruit des politiques inefficaces et mensongères que l’on sert de petit-déjeuner, déjeuner et dîner aux 23 millions de malgaches. Plus que jamais, il est nécessaire de mettre fin à ces faussetés qui tiennent en otage et tuent des malgaches, une haute hypocrisie venant de hautes personnalités.

Ny Aina Rahaga