Autre feeling, c’est le Beko blues qui a investi le théâtre de verdure d’Antsahamanitra hier après-midi. Un concert tant attendu, les mélomanes sont venus nombreux pour assister à ce spectacle avec Théo Rakotovao abordant avec son équipe du groupe Mikea. C’est dans une ambiance calme, conviviale mais toutefois torride que ces retrouvailles se sont passées. Les inconditionnels qui n’ont malheureusement pas rempli le lieu étaient en totale communion avec Théo Rakotovao.

Scène bien décorée, instruments de musique du terroir du Sud de Madagascar, tout était organisé pour transporter le public dans un autre monde, l’univers mystique des Mikea. Même les membres du groupe avaient presque les mêmes styles de cheveux que le chanteur : Brown… qui s’accommode parfaitement avec les vêtements classes de ce dernier. Sur scène, très peu de discours, Théo Rakotovao se lance tout de suite à la musique, tantôt à la guitare, parfois au kabosy ou tout simplement au micro. Entre le Théo Rakotovao en studio et celui qui se produit sur une scène, il y a en effet une grande différence. Hier, le chanteur s’est laissé emporter et gagner par l’ambiance tout en offrant une prestation et des interprétations dignes du grand artiste qu’il est. Effectivement, tout le monde attendait avec impatience les morceaux qui ont fait sa renommée mais le groupe a préféré chanter ses compositions agrémentées de romantisme, encore méconnues pour ouvrir le bal. Ce qui n’a pas empêché aux inconditionnels de danser, de se lever et d’applaudir pour montrer leur respect et leur amour pour la bonne musique. Des chansons évangéliques ont même égayé Antsahamanitra comme le titre « Zaho natsanganao » qui a étalé sa belle voix, un atout qu’il dispose à part d’être un musicien et un compositeur aguerri.

Arrive enfin le moment où il chante son fameux « Impiry », un titre qui rend hommage à Félicien, et chanté avec les sourires sur le visage malgré sa triste disparition. Micro tourné vers les fans, son incontournable interprétation de la chanson de Parson Jacques « Mivoleza » a aussi plu. Autant de morceaux qui sont déjà sur les lèvres de ses admirateurs étaient au menu, notamment « Tsy maninona » où il a invité Dô Rajohnson sur la planche. On peut dire que ce duo était le plus marquant de ce concert puisque même les musiciens se sont donnés à fond aux improvisations tout en se mettant également en chœur. Inspiration de la nouvelle génération musicale, Théo Rakotovao, malgré son âge est restée égale à lui-même.

T.A.