Passé largement le cap des 100 jours à la tête du ministère de l’environnement, de l’écologie et des forêts, Ndahimananjara Johanita a osé parler avec la presse. Pour le trafic du bois de rose, la ministre avance qu’aucune exportation illicite ne s’est réalisé, et sûrement qu’elle a raison. Mais pour les autres secteurs de ses départements, c’est la catastrophe totale : trafic de tortues, feux de brousse, et entre autres, trafic de palissandre.

Nommée à la tête de ce ministère délicat  et où les tentations sont grandes et multiples dans le gouvernement de Mahafaly Solonandrasana Olivier, Ndahimanajara Johanita est effectivement la première femme à occuper ce poste. Sous son règne donc, l’exportation illicite du bois de rose a pu être arrêtée, enfin, la presse n’en a plus entendu parler. Il faut dire que l’affaire des 30 000 rondins saisis à Singapour est tellement médiatisée, non seulement dans le pays, et qu’un de ses prédécesseurs y est mouillé jusqu’au cou, que l’actuelle ministre de l’environnement et des forêts a sûrement préféré boucher ses oreilles pour ne pas entendre les sirènes des trafiquants et de leurs partenaires chinois. Le résultat sidère tout le monde parce que l’élue de Toamasina I a réussi là où de très nombreux hommes ont sombré dont l’Undd Joseph Randriamiarisoa, l’ancien Pm Omer Beriziky ou encore les Hvm Anthelme Ramparany et Beboarimisa Ralava. Evidemment, Ndahimananjara Johanita aurait mérité une bonne sauf que les conditions exigées par la Cites sont loin d’être réalisées. D’un autre côté, c’est la catastrophe totale pour les autres secteurs de ses départements, à savoir, la lutte contre les feux de brousse et la protection de nos faunes et flores. Puis, tout le monde est au courant que l’autre trafic de palissandre prend de l’ampleur.

Réseau de criminels
Effectivement, les feux de brousse sont enregistrés partout et bien sûr, le ministère aurait dû se préparer à  la recrudescence de ce crime depuis un certain moment déjà. Mais le fait est là : les feux sont partout sur les routes nationales et dont particulièrement la Rn4 et la Rn7. On sait aussi par des sources locales que des départs de feux sont repérés dans plusieurs régions dans le Menabe et le Melaky. Pour ce qui est du trafic des tortues, il est à son apogée : plusieurs centaines ont été saisies à Mombay et à Chenaï en Inde si du côté de la région de l’Atsimo-Andrefana et celle de l’Ihorombe, d’autres milliers de tortues ont été trouvées par les forces de l’ordre dans les voitures de certains hauts responsables et autres assistants parlementaires. En somme, les directions régionales de l’environnement et des forêts ainsi que l’organisme Madagascar National Parks n’arrivent pas stopper à l’hémorragie tandis que les responsables centraux ne sont pas fermes dans leurs directives. Pour les observateurs, il s’agit d’un réseau de criminels qui s’étend d’Antsahavola et de Nanisana jusqu’au fin fond de l’Androy.
Pour en revenir à la conférence de presse d’hier, Ndahimananjara Johanita a aussi déçu une partie des journalistes puisque la ministre n’a pas touché mot à l’affaire de Singapour mais aussi et surtout, n’a donné aucune explication concernant l’absence de la partie malgache lors de ce procès (voir notre édition d’hier).

J.L.R – R.V