La circulation est peu à peu devenue un réel problème dans la capitale. En plus des bouchons à n’en plus finir, certains usagers de la route ne mesurent pas le danger que pourrait causer leur imprudence démesurée. Il ne se passe pas effectivement une journée dans la ville d’Antananarivo sans qu’un accident ne soit déclaré. Non seulement les voitures sont nombreuses mais les piétons et les chauffeurs de bus n’en font qu’à leur tête. De plus, Antananarivo est la seule de toutes les capitales du monde où des charrettes circulent aux côtés des véhicules. Et par-dessus tout, les scooters viennent s’ajouter à la longue liste.  

Pas une journée sans embouteillage

Durant l’année 2014, le service des immatriculations de véhicules d’Antananarivo, situé à Ambohidahy, avait enregistré 10 000 véhicules nouvellement immatriculés. Evidemment, en deux ans, ce nombre n’a pas pu descendre bien bas. Environ 10 000 véhicules circulent  donc dans les rues de la capitale. Pas étonnant que les bouchons sont devenus un phénomène inévitable dans n’importe quelle rue, à n’importe quelle heure de la journée,  et ce même en dehors des heures de pointe. Une des rues les plus bouchées de la ville est celle d’Ambodivona où se trouve le stationnement des taxis-brousse de la RN2 et de la RN7 ainsi que ceux allant vers Antananarivo Avaradrano, comme Anjozorobe, Ankazodandy, Andriampamaky, etc…

Le scooter, une image populaire

Comme la moto, le scooter existe déjà depuis à peu près une centaine d’années. Il disparait d’abord pendant des décennies, mais revient encore plus séduisant que jamais tel un caprice de la mode. A Madagascar, ces scooters ont particulièrement fait ravage dans les provinces ; rares était ceux qui conduisaient un scooter dans la capitale. Mais cela c’était bien avant ! En effet, ce moyen de locomotion est différent de la moto qui est également un véhicule à deux roues. Certes, ils sont tous les deux très anciens et ont toujours cohabité ensemble, mais leur différence réside particulièrement dans la position du conducteur : on enjambe la moto comme sur un cheval, tandis qu’on s’assoit sur le siège d’un scooter les jambes jointes et pieds bien à plat sur le plancher. Par ailleurs, ce dernier avait toujours été utilisé pour des promenades, d’où cette image populaire de « liberté » souvent associée à l’engin.

Accidents de scooters

Le scooter est originairement fabriqué dans le but de protéger son conducteur qui, par rapport aux conducteurs de moto, se trouve à l’abri derrière le tablier souvent surmonté d’un grand pare-brise. Il est donc difficile à croire que les accidents de scooters se font de plus en plus nombreux que les accidents de motos. Toutefois, il est à rappeler que l’arme de destruction massive, c’est la route et 90% des accidents ont pour origine des facteurs humains. Or, les scooters sont devenus 400 fois plus dangereux que les avions ou tout autre véhicule. En effet, un constat a montré que ce sont particulièrement des jeunes imprudents et ignorant tout du code la route qui se trouvent généralement au volant de ces véhicules à deux roues devenus un véritable danger public. Parfois même sans casques de protection, leur excès de vitesse ne fait qu’aggraver la situation. Car il est sans conteste, les scooters sont devenus le meilleur moyen d’éviter les embouteillages dans la capitale. En effet, ces scooters se faufilent partout entre les voitures ; dépasser à gauche ou à droite, peu importe tant que l’on peut éviter d’être bloqué sur le même endroit pendant des heures.

Un autre facteur d’insécurité

Aux côtés des bandits et autres voleurs à la tire, les voleurs de moto pullulent également dans toutes les régions de Madagascar. Plus précisément les voleurs de scooter. En effet, ces engins sont non seulement faciles à démonter mais sa légèreté favorise en plus la rapidité du vol. Les autorités ont mis la main sur des tas de voleurs pendant que d’autres courent encore les rues. Et les propriétaires ne cessent de se plaindre. En outre, chacun à sa technique pour accomplir ses méfaits. Actuellement, certains voleurs font exprès de traverser la route lorsqu’un scooter passe; et cela en faisant semblant de se faire renverser pour ensuite pouvoir récupérer tranquillement les deux-roues quand le conducteur tombe et se blesse. D’autres ne prennent même plus la peine de se cacher ; ils volent délibérément dans les parkings puis démontent immédiatement les pièces du véhicule pour ne pas laisser le moindre indice aux agents de police. C’est le cas particulièrement des JOG qui possèdent les pièces les moins chères de l’industrie des véhicules munis de deux roues et qui sont notamment beaucoup plus à facile à raccommoder en cas de défaillance technique.

Une simple mauvaise expérience

Après un accident grave de scooter, le conducteur blessé a toujours peur pour sa vie. Ce qui ne l’empêche pourtant pas d’enfourcher une nouvelle fois sa moto. La majorité des jeunes motards ayant déjà effectué non pas un, mais plusieurs accidents à bord de leurs scooters parlent de mauvaise expérience. Ils ne nient pas leurs erreurs et prétendent même apprendre de cela. Toutefois, le prochain accident est souvent inévitable pour certains. Par ailleurs, les agents de police postés à chaque coin de rue, pour vérifier le port de casque ainsi que les papiers de ces conducteurs, ne semblent pas empêcher l’imprudence de certains.

Ainah