La réserve de « Sohisika, sur la Rn 4, dans la zone de Tampoketsa à Ankazobe a pris feu dont plusieurs hectares ont été ravagés par les flammes et pourtant, elle abrite un lambeau forestier de 15 ha. Par ailleurs, d’autres régions sont touchées par les feux de brousse depuis quelque temps alors que le pays est encore loin de la saison sèche. Selon un  rapport, ce sont les parties sud-est, ouest et Nord-ouest du pays qui sont les principales victimes des feux. Du côté du ministère de l’Environnement, de l’écologie et des forêts, aucune initiative n’est constatée et apparemment, cette institution reste les bras croisés face à cette menace à l’atteinte de l’environnement. Ce que l’on sait, les feux de brousse relèvent de la compétence d’une direction à part entière au sein de ce ministère  et jusqu’ici, cette dernière ne fait qu’inciter les communautés de base à constituer une cellule de sécurité pour la sauvegarde de la forêt. En tout cas, les observateurs estiment que le reboisement à partir de 6 millions de jeunes plants ne suffira pas pour remédier à cette situation déjà catastrophique. D’ailleurs, le dernier rapport concernant ce secteur indique que 200 à 300 000 hectares de forêt de Madagascar disparaissent chaque année.

Comme on l’a spécifié plus haut, les feux de brousse et feux de forêts n’attaquent pas uniquement la zone de Tampoketsa mais aussi un peu partout dans le pays. La Région de Menabe figure aussi parmi celles qui sont les plus concernées alors que cette dernière abrite plusieurs sites touristiques très prisés par les étrangers. On sait par exemple que les Tsingy de Bemaraha enregistrent 250 visiteurs par jour mais dans peu de temps, l’accès à ce site sera plus difficile à cause des feux. Encore une fois, les conséquences sont désastreuses pour toute la Nation avec l’extinction totale des espèces végétales dont des arbres et des plantes, endémiques à Madagascar, la mort de diverses espèces animales vivant dans les forêts, la brûlure du sol le rendant stérile après quelques années, et les érosions par manque d’arbre pour protéger le sol et éviter ces érosions. Pour la prochaine saison culturale, il faut s’attendre à l’ensablement des rizières à cause des éboulements, au tarissement des sources d’eau, aux effets pervers du changement climatique mais aussi à la pollution de l’air. Ainsi, ce ministère a réellement intérêt à mener une lutte intense contre les feux de brousse dès maintenant.

Ariane Valéry