SNLCC 2015-2025 – Tous contre la corruption
La corruption, ce mal qui ronge Madagascar depuis déjà plusieurs décennies, continue d’affaiblir chaque jour ce pays déjà fragile. Toutefois, force est de constater que les responsables font des pieds et des mains pour lutter contre ce fléau, et ce, à tous les niveaux. C’est dans cette optique qu’hier le ministère de la justice avec le Comité pour la Sauvegarde de l’intégrité (Csi), le Bureau indépendant Anti-corruption (Bianco), le ministère des finances et du budget (Mfb), le Samifin ont présenté le plan d’action pour la mise en œuvre de la Stratégie nationale de lutte contre la corruption (Snlcc). La présentation d’hier ainsi que l’élaboration du plan d’action pour la mise en œuvre de la Snlcc a pu être réalisée notamment grâce à l’appui du programme des Nations Unies pour le développement. Aussi, le but visé est surtout le regroupement des acteurs directs mais aussi indirect comme la société civile ou le parlement et bien d’autres afin que ces derniers prennent connaissance de leurs rôles respectifs dans la lutte contre la corruption. Cette connaissance des responsabilités pourrait permettre à Madagascar d’atteindre un indice de perception de la corruption de l’ordre de 63 sur 100 d’ici 2025, selon les responsables.
Possible ?
Faut-il rappeler que dans la présentation du rapport de Transparency international sur l’indice de perception de la corruption pour l’année 2015, Madagascar figurait à la 123ème place sur les 168 pays du classement avec un indice de 28 sur 100. Ainsi, le pays figure parmi les pays les plus corrompus dans le monde et d’ailleurs un message d’avertissement avait été lancé à l’endroit du gouvernement pour cela. De plus, Madagascar est gratifié de la même notation depuis trois ans déjà, ce qui témoigne réellement d’une stagnation de la situation à Madagascar en termes de corruption. Pour y remédier, la Snlcc a identifié quelques points capitaux qui doivent être résolus afin de pouvoir espérer atteindre les 63 sur 100 d’ici la fin de l’échéance 2025. En premier, il s’agira de réduire les impacts négatifs des crises politiques sur la lutte contre la corruption pour ensuite, favoriser et faciliter l’accès des populations vulnérables aux services sociaux de base et aux fruits de la croissance économique, atténuer les violences sociales et politiques et les trafics divers par l’effectivité d’une justice équitable et active, protéger les potentialités nationales du pays contre les trafics de ressources diverses qui s’accroissent au détriment du pays, et enfin, inverser la courbe des pesanteurs sociales et économiques face à la corruption. Autant dire qu‘il s’agit là d’un engagement colossale pour tous les acteurs impliqués et que rien n’est gagné d’avance. Pourtant, dans son discours, le représentant du Président du Csi, a souligné que nombreux souhaitent voir rapidement un changement et un progrès significatif en matière de lutte contre la corruption. Sans être pessimiste et en se basant sur ces données, il est clair que la corruption ne sera pas éradiquée demain la veille, toutefois, l’espoir est encore permis si l’on s’en tient réellement à ce qu’évoque le Snlcc.
Régis Kabary