Même si ce rendez-vous a fait l’objet d’une offensive polémique, le concert a bel et bien eu lieu hier au Ccesca Antanimena. C’est la énième fois dans sa carrière artistique que Njakatiana s’affiche en carton plein. Artiste adoré par toutes les générations, petites et grandes sont venu en masse admirer le talent du crooner. Ce dernier était sur les lieux, accompagné par ses camarades de scènes composés de musiciens professionnels. Six violonistes et un saxophoniste se sont même ajoutés au rang, histoire de donner plus de mélodie particulière. L’équipe a pris quelques semaines pour les répétitions et apparemment, cela a raisonnablement été suffisant  pour donner un spectacle hors du commun pour les fans. Ses inconditionnels auraient voulu le voir interpréter ses œuvres, mais c’est surtout son talent d’interprète qu’il a mis en avant pour l’occasion. Fan de Bessa & Lola, le chanteur a fait revivre sur scène les grands succès de ce duo.

Scène façonnée de manière exquise pour donner plus de couleur à l’évènement, on se croirait dans un concert de Jean-Jacques Goldman au Zénith. Ainsi que ce soit « Mivady ny fitia » ou « Soa ihany » de Bessa ou encore « Hadinoy ny fitiavako » de Jérôme Randria, le micro était toujours tourné vers le public. Ce dernier est sous le charme, le chanteur enivre facilement, avec cette aisance qu’il est seul à posséder. Même si les chanteurs interprétés étaient des hommes, les femmes étaient les plus emportés. Etant donné que Njakatiana est un charmeur, il a séduit ces dames rien qu’en esquissant un petit sourire. Pas étonnant d’entendre toute la partie majoritairement féminine de la salle, accompagnant en chœur le chanteur sur le très mélodieux. Elles auraient même préféré se trouver sur le devant de la scène pour improviser une petite piste de danse devant tout le monde, malheureusement, la disposition de la scène ne leur permettait pas d’exaucer leurs vœux.

Droit d’auteur

Beaucoup avaient peur que Njakatiana n’interprèterait pas les œuvres de Jérôme Randria à cause des problèmes liés à la famille de ce dernier. Même si les héritiers de Jérôme Randria ont émis des réticences et affirment ne pas avoir été consultés, les organisateurs ont affirmé hier qu’ils ont déjà eu l’autorisation de l’Omda en avançant l’article 68 de la loi n° 94-036 du 18.09.95 portant sur le droit d’auteur en réponse : « Le contrat de représentation est celui par lequel l’auteur d’une œuvre de l’esprit et ses ayants droit autorisent une personne physique ou morale à représenter ladite œuvre à des conditions qu’ils déterminent ». « Nous avons essayé de trouver des arrangements avec la famille, même si normalement on ne devrait pas. Mais en tant que professionnel, il se doit de trouver des accords car si l’on a choisi cet artiste, c’est qu’on ne veut pas que ses titres trépassent », confie un organisateur. Pour en revenir au concert, tout le monde a passé un moment unique et a sorti de la salle sourires aux lèvres.

Tahiana Andrianiaina