L’année se termine bientôt et nous sommes tous conscients qu’un mois, le mois qui reste, passera à toute vitesse sans qu’on ait eu le temps de dire quoi que ce soit. On se surprendra déjà demain à se souhaiter un bon réveillon de la Saint Sylvestre et une très belle année. Mais l’heure n’est pas encore à la réjouissance d’entamer une autre année. Tant de choses peuvent encore se passer d’ici là. Les Chinois de Soamahamanina pourraient, eux, retrouver la terre promise d’ici là. Le prix carburant pourrait connaître une deuxième hausse pour le mois de novembre. Ou, et soyons un peu positiviste pour une fois, Madagascar pourrait connaitre la vitesse supérieure et entamer sa marche vers le développement. Il nous reste un peu d’un mois à courir encore avant de marcher sur 2017 et ses défis, et il y en aura beaucoup que ce soit pour chaque citoyen ou pour le pays en entier. En un peu moins d’une année, nous en avons dit des choses, apporter des critiques mais également des solutions sans que rien ne change dans ce pays, et surtout pas la manière d’agir des dirigeants. Consacrons dans ce cas une fois seulement nos lignes afin de rendre hommage.

Le premier et sans doute le plus illustre d’entre tous à qui nous rendrons hommage est Fidel Castro, l’un des leaders de la révolution cubaine. Pourquoi diriez-vous ? C’est en effet un étranger mais un de ceux qui a eu de l’influence sur l’histoire de notre pays. Un des compagnons de la révolution socialiste à Madagascar initié et voulu par l’ancien président de la République Didier Ratsiraka. Ce dernier qui est sans aucun doute l’un des derniers bastions du socialisme, de la primauté du peuple. Comme pour d’autres grands personnages de l’histoire des révolutions de l’Amérique latine ou d’ailleurs, tels que Simon Bolivar ou Benito Juarez, il y aura toujours des critiques et des détracteurs pour condamner Fidel Castro; mais à terme ce qui restera seront les changements auxquels il a contribué: l’indépendance de Cuba, la recherche de la justice sociale et de l’égalité. On se souvient de lui aussi pour son action solidaire en faveur d’autres peuples. Lorsque l’étudiant en droit Fidel Castro se lance dans l’action politique contre la dictature de Fulgencio Batista, la jeunesse cubaine est persuadée qu’elle continue la lutte pour l’indépendance initiée par José Marti. Cuba a fait partie du butin conquis par les Etats-Unis dans la guerre de 1898 contre l’Espagne. L’île a été occupée militairement puis mise sous tutelle avec des gouvernements soumis. « La révolution, que Fidel Castro a dirigée, a fusionné la recherche d’indépendance et la construction d’une société nouvelle dans une région où les États-Unis font la loi », dixit le Huffington post. Et ceux qui savent la vraie histoire rendront certainement hommage à l’Homme comme l’ont fait de nombreux Chefs d’Etat dans le monde. Posée sur une remorque à l’arrière d’une jeep, l’urne funéraire du « Comandante » a entamé mercredi un périple de quatre jours à travers l’île, sous les vivats de centaines de milliers de personnes saluant une dernière fois leur ex-leader.

Mais même face à une perte aussi immense dans l’histoire du monde, n’ayons pas cette fâcheuse tendance d’oublier notre île. Car des disparus, nous en avons eu. Sauf qu’eux pourraient revenir bientôt vu ce qui se passe au pays. On parle bien évidemment, et vous l’aurez su, du Colonel Lylison et de l’ancien ministre Augustin Andriamananoro qui sembleraient être revenus sans grand bruit il y a quelques semaines sans trop apparaître sur la scène politique. Il n’y a pas qu’eux, on peut également parler des milliards d’Ariary qui devraient être dans les caisses de l’Etat ou des troncs de bois de rose, qui ont déjà quitté nos frontières, transformés en meubles valant des milliers voire des millions de dollars maintenant. On doit également rendre hommage à l’espoir d’un développement pour la Grande île sous le régime qui s’est évanoui et volatilisé de l’esprit des 92% de malgaches vivant dans la pauvreté quotidienne. A tous nos disparus.

Oussa fémal