Une scène des plus atroces a fait fuir plus d’une personne, hier à Antanimena dans la ville d’Antananarivo. Cela a tout d’abord commencé par des coups de feu brusques en pleine ville, et les passants du côté de l’immeuble Santa Antanimena ont été pris de panique au premier coup lancé et ont vite pris la fuite pour sauver leur peau. Plus tard, lorsque le calme est peu à peu revenu, c’était une mare de sang, un mourant et un blessé qui les avait accueillis sur les lieux. Quelques agents de police en tenue civile étaient présents et empêchaient quiconque de s’approcher avant d’embarquer les deux victimes. Ces dernières qui, d’après une version non-officielle encore, étaient des « présumés » bandits que les forces de l’ordre avaient filé depuis Behoririka, et ont tenté d’effectuer une attaque l’on ne sait où. D’après les dires de quelques témoins oculaires, l’un des individus filés a reçu une balle directement sur la tête et était encore en train de mourir lorsque les policiers l’avaient embarqué dans le pick-up pour le ramener, sûrement, à la morgue de la Hjra. Son confrère également avait été tiré dessus mais celui-ci était uniquement blessé.

Toute cette agitation d’hier aurait débuté par une filature et une course-poursuite effectuée par quelques agents de la police nationale. Ceux-ci suivaient la trace de ces deux individus, présumés être des bandits depuis Behoririka, comme nous l’avons spécifiée plus haut. D’après certains témoins qui avaient vu la scène depuis un autobus, les deux individus en question ne couraient pratiquement plus au moment où les agents de police les ont rattrapés.

Justice soi-même

L’un d’entre eux avait trébuché, celui-ci aurait subi un croche-pied délibéré par les policiers. L’homme à terre a, par la suite, écopé d’une balle dans la tête, suivi de près par le second qui a été blessé contrairement à l’autre. D’où la mare de sang gigantesque décrit par les témoins oculaires. Même après toute cette mise en scène, les policiers sont restés sur le qui-vive et menaçaient avec leurs armes quiconque osant s’aventurer à prendre des photos de la scène de crime. Quelques journalistes présents sur les lieux à ce moment ont d’ailleurs vu leur vie défiler devant eux en voyant ces armes pointés sur eux. Sans aucun protocole, ni aucune autre explication, les agents de police avaient mis les corps des présumés bandits dans le pick-up. Un mystère donc plane sur cette affaire. Notamment l’acte barbare qui s’était déroulé devant les yeux même de plusieurs passants d’Antanimena. En effet, les soi-disant bandits poursuivis n’avaient montré aucun signe de résistance dans cette affaire. Outre leur statut de bandit, les policiers n’avaient ainsi aucun droit légitime d’user de leurs armes à feu sur ces individus. Aucune légitime défense n’était de rigueur, et rappelons que la victime était déjà à terre au moment du coup de feu. Sans compter les risques que ces agents avaient pris en pleine rue et au milieu de tous ces passants. Un autre civil aurait effectivement pu être touché par des balles perdues. L’identité de ces individus reste encore à déterminer ainsi que la raison exacte de cette soudaine mise à mort effectuée en pleine rue d’Antanimena. Il est clair que les droits de l’homme sont loin d’être totalement respectés à Madagascar, surtout lorsque les autorités eux-mêmes s’adonnent à cet acte de se faire justice soi-même.

Athanase