Le syndicat des artisans malgaches réclament plus de protection envers les opérateurs locaux concernant l’approvisionnement des matières premières. Les matières premières de qualité sont souvent prises par les importateurs, essentiellement le raphia et les cornes de zébu, laissant ainssi des produits de seconde qualité, parfois même de troisième qualité aux artisans locaux, a indiqué lundi dernier le syndicat des artisans malgaches. Faute de qualité des matières premières, le secteur a du mal à percer le marché éxtérieur, en raison des produits qui ne répondent pas aux normes. Un artisan qui réalise des créations en corne de zébu explique que  la corne brute se raréfie sur le marché en raison des collecteurs étrangers, notamment les Thaïlandais qui achètent en gros cette matière. Les artisans s’approvissionnent en corne au marché des 67Ha. Le kilo de cornes de zébu de couleur noire coûte 1 600 ariary contre 2 000 ariary pour les cornes blanches en raison de la rareté de ce type de matière. En effet, la corne blanche en particulier est en train de devenir une matière très prisée par l’artisanat asiatique, par suite de la disparition rapide de l’ivoire. Par conséquent, les artisans malgaches éprouvent beaucoup de difficultés à s’en procurer. Selon les enquêtes menées par les experts, les artisans malgaches doivent aller auprès des bouchers. Car les cornes de zébu, au lieu d’être transformées sur place pour devenir source d’emplois, de revenus et de devises, sont exportées à l’état brut au profit d’artisans étrangers ainsi que d’exportateurs malgaches en situation de monopole.
Mais tout est question de concurrence. Face à la hausse du prix des matières premières, le pouvoir d’achat des opérateurs locaux ne suivent pas la hausse régulière des prix, ce qui donne plus de profit aux collecteurs étrangers qui ont le fonds nécessaire pour s’approvisionner en matières premières à Madagascar. Pourtant, l’artisanat est un secteur porteur pour le pays, celui-ci constitue une entrée potentielle de devises. L’absence des normes présente un frein majeur au développement du secteur en ce moment.  Nombreux sont les artisans qui ne respectent pas les normes requises pour pouvoir assurer l’exportation des produits. Selon le ministère de l’Artisanat, la valeur des exportations de produits artisanaux s’élevait à 11 millions d’euros durant l’année 2012. Cependant, cette performance ne provient pas directement des artisans, du fait que seul 1.6% des artisans arrivent à exporter directement leurs produits.

Recueillis par Riana