Madagascar était autrefois un grand producteur et exportateur de miel. Malheureusement, la filière a connu un déclin. Le varroa n’a fait qu’empirer la situation. Malgré cela, les éleveurs n’ont pas baissé le bras. La filière est en train de se redresser.

 L’activité apicole est une pratique exercée depuis longtemps par les ruraux malgaches que ce soit en cueillette ou en élevage. Entre 1920 et 1940, les produits de l’apiculture constituaient la troisième source de revenus de Madagascar. En effet, l’apogée de la production est enregistrée en 1929 avec 38 000 tonnes de miel, 25 000 tonnes furent exportées. Dans l’ensemble du pays, la majorité de la production provient de la cueillette et du système d’exploitation traditionnel (50% de la cueillette, 35% du système d’exploitation traditionnelle), le reste de la production (15%) étant issu de l’exploitation améliorée et de l’exploitation moderne.

En considérant  tous les types de miel produits (eucalyptus, litchi, niaouli, palissandre, jujubier, toutes fleurs,…) mais ne tenant pas compte de la qualité du miel,  la production nationale est estimée actuellement à 3060 tonnes produits par 10.908 producteurs et la consommation par habitant par an est estimée à 500g/an soit 75.000 tonnes par an. Le miel est un produit qui se vend suivant des circuits très particuliers et ciblés. Les ventes directes du producteur vers les consommateurs finaux sont fréquentes au niveau des zones de production (marchés communaux, bord de route nationale, commandes précises provenant des ménages locaux, …). Néanmoins, la capacité d’absorption des marchés locaux est généralement faible et l’importance de ce commerce est difficilement évaluable. Antananarivo est le plus important marché de destination des produits apicoles sous toutes ses formes : miel liquide, en brèche ou cire d’abeilles.

La qualité du miel s’est par la suite détériorée en raison de diverses falsifications (ajouts de matières étrangères). Les exportations malgaches ont alors progressivement diminué et ont même cessé en 1951 pour ne reprendre que plusieurs années après.

Madagascar a donc perdu une bonne partie de son marché extérieur principalement l’Europe. Actuellement, le commerce du miel n’apporte quasiment plus rien à l’économie du pays par rapport aux autres produits agricoles d’exportation. Les quantités de miel exportées restent insignifiantes. La maladie varroa ne fait qu’aggraver la situation.

Sur le marché intérieur, une grande demande se  manifeste au niveau du marché national due aux besoins des industries de confiseries de la capitale. Mais pour ce qui est du miel de qualité, la capacité de ce marché semble être assez restreinte pour justifier une grande intensification de la production apicole.

L’importation de miel étranger devient alors significative à Madagascar. On remarque toutefois que cette importation est inquiétante puisque la Chine est devenue notre fournisseur de miel, or les grands pays importateurs mondiaux ont arrêté leur importation en provenance de ce pays à cause des problèmes de résidus de chloramphénicol.

 Relance de la filière

Malgré ces obstacles, les apiculteurs n’ont pas baissé le bras. Des efforts ont été fournis. Des associations ont vu le jour, des recherches sur les produits biologiques pour la lutte contre le varroa ont été menées…. Ces efforts conciliés avec l’aide des sociétés œuvrant dans le secteur ont porté leurs fruits.

Le leader européen du matériel apicole, Icko décide d’appuyer la filière à Madagascar partenariat avec planète urgence.  Pour l’année dernière, icko a appuyé des apiculteurs de la région Itasy. L’objectif est atteint note le communiqué de la société. Icko a pu former des apiculteurs aux techniques d’élevage moderne et à la lutte contre le varroa, accompagner des anciens apiculteurs dans leurs productions de miel et dans la lutte contre le varroa et démarrer  la production de miel.

Plusieurs actions ont été menées pour atteindre cet objectif dont l’appui au  financement de reboisement de 30 000 jeunes plants mellifères (Eucalyptus citriodora, E grandis, E globulus) au bénéfice de 500 familles et 50 institutions dans 4 communes.  Il y a aussi la formation aux  nouveaux apiculteurs aux techniques d’élevage moderne et à la lutte contre le varroa . Dans ce cadre, la société a fait le suivi les  ruches des nouveaux apiculteurs et traitement du varroa dans les ruches des  anciens apiculteurs. La lutte biologique contre le varroa continue, note la société qui annonce que l’agressivité du varroa diminue dans certaines ruches, surtout là où les essaims sont forts.  La société a doté ces apiculteurs des matériels de qualité dont des ruches, enfumoirs, voiles, lèves cadres, brosses et essaims.

Après l’appui dans la région Itasy, Icko décide d’étendre son aide  à Manjakandriana. Le projet est en cours d’identification, précise Icko. L’objectif est d’apporter des appuis sur l’amélioration des techniques d’élevage et d’assurer une production de miel pour améliorer les revenus des apiculteurs ciblés.

 Marché de niche

Depuis la levée de suspension de l’exportation de ce produit vers l’Europe, les associations de producteur ou encore des sociétés commencent à exporter. Madagascar est le premier exportateur  du miel des pays africains avec une part de 60% des exportations totale, suivi de l’Egypte (15%), l’Ehtiopie (11%), la Zambie (5%) et l’Afrique du Sud (4%). Les exportations africaines ont plus que doublé de 2012 à 2013 en atteignant 7800 tonnes, soit une valeur de 9,5 millions de dollars. La Grande île cible surtout le marché de niche. Ses produits sont généralement des bios.

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