Le pays est loin d’en avoir fini avec la crise et c’est un constat. La lutte contre la pauvreté n’a donné aucun résultat concret et c’est un fait. La relance économique et la reprise du développement sont plus que tardives et les démarches dans ce sens ne sont pas ressenties par la majorité de la population. La stabilité politique est aussi fragile qu’une coquille d’œuf et les dirigeants n’œuvrent pas pour la renforcer. Les tenants du pouvoir continuent d’affirmer de mettre en place leur soi-disant base mais après une année et demie, c’est trop longtemps. A l’heure actuelle, plus de 90% de la population n’accordent plus leur confiance au président de la République mais ce dernier ne veut pas y croire. La communauté internationale est consciente de la situation d’urgence dans le pays mais n’ose pas prendre une position franche en ne cessant de brandir l’excuse de soutenir la stabilité, pourtant fragile.

Aujourd’hui, des foyers de tension naissent un peu partout et certains sont en train de se multiplier dans la mesure où des doléances sont même parvenues au niveau international. Cependant, contre toute attente, le régime des cravates bleues ne se rend pas encore compte de la gravité de la chose et continue à faire la loi sans se soucier de qui que ce soit d’autant plus qu’il a déjà réussi à mettre la justice et les forces de l’ordre dans ses poches. En choisissant cette stratégie de « non-foutiste », il faut certes reconnaître que les dirigeants actuels pourront rester à la tête du pays autant de temps qu’ils le souhaitent et pourront même instaurer le régime dictatorial qu’ils recherchent tant. Toutefois, cette stratégie n’est pas gagnante dans la mesure où personne n’accepte ce genre de chose d’autant plus que nous sommes, sur le papier, une république démocratique et un Etat de droit.

Si ces valeurs n’ont aucune importance pour les dirigeants, il faut préciser le fait que la population y met un point d’honneur surtout si elle n’a déjà pas pu s’exprimer librement dans la mesure où le président de la République en personne a une toute autre conception de la démocratie. En effet, pour ce dernier, la démocratie s’est arrêtée au moment où il a été élu au second tour avec la majorité des votes. C’est donc également à ce moment où le principe de redevabilité a été jeté à la poubelle comme une vulgaire feuille de papier. L’année dernière, nous avons tous cru que le pays pourrait bien aller et se relever mais aujourd’hui, même pas après deux ans de règne du nouveau régime à la cravate bleue, la Grande île est en train de sombrer plus bas que terre et pourrait ne plus jamais se relever d’autant plus que toutes nos richesses naturelles sont déjà sous l’emprise de grosses compagnies étrangères. Dans quelques temps, si le massacre continue, nous n’aurons plus que nos yeux pour pleurer et notre voix pour crier à l’injustice même si à ce sujet, c’est déjà le cas.

En effet, depuis une année et demie, tout n’est basé que sur l’injustice et nous n’avons pas besoin de toutes les citer parce que la population a une très bonne mémoire quand il s’agit d’injustice. En d’autres termes, le régime actuel doit absolument se remettre en question surtout après cette mise en accusation à fin de déchéance du président de la République signe du fait que la coupe est maintenant pleine. Aujourd’hui, toute forme d’injustice pourrait être prise par la population comme la goutte qui fera déborder le vase et dans un pays où un régime fait la loi sans aucune considération des réelles attentes de la population, cette dernière a généralement tendance à se rebeller. C’est déjà arrivé plusieurs fois dans la Grande île mais pourtant, le président de la République actuel et ses acolytes n’en ont pas pris de la graine. Nous sommes au bord de la catastrophe mais de bons citoyens que nous sommes, nous, mais aussi d’autres avons déjà conseillé indirectement le chef de l’Etat de reconnaître ses torts et de sortir par la grande porte pour la simple raison que la population a de la sagesse. Cependant ce n’est pas le cas, preuve qu’il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis.

Laza Marovola