Après s’être heurté aux décisions politiques de la HCC par rapport à la mise en accusation à fin de déchéance du président de la République, les députés reviennent à la charge en mettant le Premier ministre dans leur ligne de mire. Aujourd’hui, la motion de censure n’est plus une rumeur et les jours de Jean Ravelonarivo sont comptés.

 Mercredi dernier, la rencontre entre la Présidence et les représentants de l’Assemblée nationale a été déclenché dans le seul but d’éviter le vote prématuré de la motion de censure à l’encontre du gouvernement Ravelonarivo. Nous avions affirmé que c’était un coup de poker de Hery Rajaonarimampianina afin de sauver son chef de gouvernement, mais il se trouve que c’est raté. En effet, hier lors de la séance plénière au Palais de Tsimbazaza, un ordre du jour a été voté et il s’agit du vote de la motion de censure qui aura donc lieu aujourd’hui dans l’après-midi. Hier, 87 députés ont voté pour cet ordre du jour, contre une vingtaine d’autres qui continuent inexorablement de soutenir le régime coûte que coûte ou qui ne savent plus où se placer. A juste titre, il faut reconnaître que le Premier ministre Jean Ravelonarivo n’a plus que quelques temps à passer au Palais de Mahazoarivo dans la mesure où si la majorité vote pour cette motion de censure, c’est fini pour lui.

 Adieu au pacte de responsabilité

Aujourd’hui, le pacte de responsabilité énoncé par la Haute cour constitutionnelle peut être oublié compte tenu du choix de la majorité des députés de s’avancer vers le vote d’une motion de censure à l’encontre du gouvernement Ravelonarivo. Au lieu du pacte de responsabilité, les députés ont donc préféré prendre entièrement leur responsabilité en visant un gouvernement incompétent qui se voile les yeux en se donnant une note supérieure à 90% pour leur évaluation des 100 jours. La motion de censure n’est donc qu’un service rendu à la population d’autant plus que la nomination même de Jean Ravelonarivo en tant que Premier ministre chef de gouvernement était une grosse mascarade et juste un gros caprice du président de la République de nommer son ami rotarien dont l’épouse était déjà bien placée aux côtés de la Première Dame. Toutefois, il faut mettre en avant le fait que les députés ne devraient pas être les seuls à prendre leurs responsabilités dans la mesure où les dirigeants devraient aussi le faire en faisant face à la réalité et en n’attendant pas les initiatives des autres.

Laza Marovola