Le président de la République a été élu il y à moins de deux ans et à été officiellement investi il y a tout juste une année et demie. Pourtant, aujourd’hui il faut reconnaître que son régime est plus que fragile et ne fait qu’engendrer l’instabilité politique à travers le pays dans la mesure où toutes ses décisions n’ont créé que la discorde et alimenté plusieurs polémiques. Depuis l’année dernière, le régime actuel fait face à plusieurs revendications et ces mouvements et/ou manifestations sont ‘tout à fait normal’ parce que reflètent la réalité. En effet, les mouvements de revendication ne sont que les conséquences logiques de plusieurs manquements perpétrés par les tenants du pouvoir actuel. A ce sujet, le principe de redevabilité mis à la poubelle, le volet social complètement délaissé, la lutte contre la pauvreté totalement inefficace, les violations multiples de la Constitution, la démocratie et la liberté d’expression piétinées, et les diverses injustices subies par la majorité de la population ne sont que les causes réelles de la situation actuelle et du conflit institutionnel entre le pouvoir législatif et l’exécutif. Pourtant, les plus hauts responsables étatiques ne le voient pas de cet œil et semblent même vivre dans un autre monde en ne faisant pas face à la dure réalité de la vie.

Pour ce faire, les dirigeants évitent constamment de parler et de discuter des vrais problèmes en essayant de détourner l’attention vers des choses qu’ils considèrent plus importantes mais qui n’ont pourtant aucun impact direct sur la majorité d’entre nous. En d’autres termes, nous pouvons librement affirmer que c’est de la procrastination à outrance pour éviter de souligner que les dirigeants ne savent que se défiler et fuir leurs vraies responsabilités. C’est entre autres pour ces raisons que les grèves et les divers foyers de tension ne trouvent jamais de solutions concrètes et durables. A ce propos, les employés du service des domaines et ceux de la compagnie aérienne nationale ne sont pas à leur première grève mais plutôt à leur énième. Tout cela pour en arriver au fait que les dirigeants n’ont jamais apporté de vraies solutions et que leur soi-disant dialogue avec les grévistes n’ont toujours abouti qu’à des résolutions insatisfaisantes. Mais malgré cela, les hommes actuellement au pouvoir trouvent encore les moyens et les bonnes raisons de s’attribuer une note frisant l’excellence lors de leur évaluation dans laquelle ils ont été à la fois les évalués et les évaluateurs. Ils osent même nous parler de culture de résultat et pourtant jusqu’ici, la population ne peut pas en dire autant pour la simple raison que les soi-disant résultats des dirigeants n’ont aucun impact réel sur elle.

En effet, la majorité de la population est toujours aussi pauvre, peut être même plus qu’avant et ce n’est donc pas étonnant si notre indice de développement humain nous place à quelques rangs de la dernière place. Rien ne va comme il le faudrait à Madagascar alors que l’élection du nouveau président de la République devait nous sortir de la pauvreté ou du moins améliorer notre situation. Rien ne se passe comme nous le voudrions bien et nous pouvons être sûrs que ceux qui ont voté pour l’actuel numéro un se sentent maintenant totalement désabusés et trompés même si c’est déjà le sentiment de la majorité.

En une année et demie, le régime Rajaonarimampianina n’a pas fait ses preuves parce que ses principaux membres préfèrent se pavaner avec fierté en public avec leur cravate bleue et essayer d’enrôler tout le monde dans le parti fondé par le chef de l’Etat. En même pas deux années d’un mandat de cinq ans, le choix et les décisions du président de la République ont fait de lui le président malgache le plus impopulaire des dernières décennies en plus d’être l’homme à abattre pour éviter que le pays ne plonge encore plus dans un gouffre d’où il sera très difficile de sortir.

Laza Marovola