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Mercredi 24 Avril 2024

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Vindicte populaire – Une conséquence directe du manque de confiance en la justice

Face à la recrudescence de l’insécurité, dans la Capitale comme dans les autres régions du pays, la vindicte populaire reprend. Lorsque la population attrape un voleur, elle le lynche en groupe sans autre forme de procès, d’une violence qui peut être mortelle.  Si l’émergence rime avec l’insécurité, la recrudescence des braquages et vol à main armée constitue cependant un véritable casse- tête aussi bien pour les forces de l’ordre que pour la population dont elle est censée assurer la sécurité. En conséquence, la population a pris l’option de rendre justice elle-même, surtout face à la lenteur manifeste de la justice.  Ce qui a malheureusement fait que la vindicte populaire est devenue une solution afin de traquer ces hors-la-loi.

En effet, plus d’un s’est lamenté du fait que les voleurs sont libérés sans procès, qu’ils reviennent aussitôt auprès de la société comme si de rien n’était, même en cas de flagrant délit. Une pratique qui n’inquiète aucunement les malfaiteurs, car il suffit seulement d’avoir une relation privilégiée, ou encore de l’argent pour être dispensé de toute punition. Cela est une chose, mais le fait qu’ils jouissent de leur impunité au nez de leur victime est pour cette dernière le plus insupportable. Pour certain, afin de corriger cette défaillance de la justice, autant se faire justice soi-même.

 

Œil pour œil, dent pour dent

Les bastonnades sont devenues très fréquentes tant dans les villes qu’aux périphéries. Solo est un étudiant d’une vingtaine d’années et le 30 juin dernier, un homme a tenté de pénétrer dans sa demeure sise dans un fokontany du district de Vavatenina. Il dormait tranquillement selon ses dires, lorsque, vers 3h du matin il a été réveillé par des bruits de pas près de sa porte. Il s’est levé silencieusement de son lit pour voir de quoi il en retournait, et là, il a vu un individu qui s’attaquait à sa porte. Son premier réflexe a été de crier « au voleur ». La réaction de ses voisins a aussi été immédiate, ils étaient venus en masse, en aide à la victime. Une fois capturé, le suspect a été fouetté et battu à mort. Tout cela sans le moindre regret, d’ailleurs, ils sont certains qu’il s’agissait d’un acte de légitime défense face à un individu qu’ils estimaient être dangereux.

Un scénario identique s’est produit dans le district de Fénérive-Est le 29 juin dernier. Cette fois-ci, un présumé voleur de zébu a payé les frais de ses actes. La foule était sans pitié, d’autant que le suspect a encore fait preuve de résistance. Ce qui lui a valu des coups de hache jusqu’à ce que mort s’en suive. Dans la Capitale, la population corrige également collectivement les malfaiteurs avant de l’amener au commissariat. Du côté d’Anosizato-Est, un terroriste au bois rond clouté a failli mourir du châtiment que le fokonolona lui a infligé. Cela après que cet homme ait été pris en flagrant délit d’agression au bois clouté. Les dernières informations le concernant parlent de son hospitalisation  suite à ses blessures.

Samedi passée, un jeune homme a payé de sa vie les forfaits qu’il a commis dans le quartier d’Ampitatafika. Malchanceux, il a été le seul à avoir été capturé et tabassé à mort. Dernièrement dans le district d’Antanifotsy, un voleur de balles de fripes a été brulé vif. Il a non seulement été pris en flagrant délit, mais c’était aussi un récidiviste jamais puni par la loi, pour ces actes.

 

Un acte punissable par la loi

Force est de constater que ces actes identifiés à la vindicte populaire sont très récurrents depuis un bon bout de temps dans le pays. Par ailleurs, il ne faut pas non plus ignorer le fait que ces comportements sont punissables par la loi en vigueur, qualifié de crime même quand il y a mort d’homme. « En cas de décès du voleur, la peine encourue ira jusqu’à  la réclusion à perpétuité », selon une source policière. Toutefois, et dans la plupart des cas, cela se passe sous le regard des représentants de la loi, peu réactifs face à la violence de la vindicte populaire. Mais même eux se disent être impuissants face à la situation, par manque de moyen, parfois par manque de volonté.

Quoi qu’il en soit, bon nombre de la population n’a aucune pitié pour les voleurs, il suffit d’un cri de détresse et un élan de solidarité gagne la foule. Elle se rue sur le suspect, à qui elle ne laissera pas le temps de se défendre. En effet, pour certains, la vindicte populaire est devenu une loi, et le châtiment infligé est souvent d’une rare violence que certains n’en ressortent pas vivants. Face à quoi, même les forces de l’ordre n’ont pas toujours le courage d’affronter, comme si ces derniers soutiennent indirectement ces réactions violentes, parfois aussi barbares.  « Certains agents assistent à des passages à tabac mais restent à distance. Ils restent passifs de peur que la foule ne se retourne contre eux, ou par manque d’effectifs », explique une source policière.

 

L’expression d’une colère ambiante et des frustrations quotidiennes 

Ce comportement de la population s’explique par la recrudescence des actes de banditisme, ainsi que tant de formes d’insécurité, alors qu’il n’y a aucune  action satisfaisante du côté des forces de l’ordre. Cela reflète la colère ambiante et des frustrations dans laquelle vit quotidiennement la population, notamment face à cette crise sociale, entrainant les risques de stress et de réaction incontrôlés. Certains choisissent de se défouler sur ces présumés malfaiteurs. Beaucoup font d’ailleurs le choix de ne pas faire appel à la police, d’une part, parce qu’elle arrive souvent trop tard, mais aussi qu’ils estiment qu’elle va  traiter le fautif avec trop de clémence.

Randriamanantena Solofo, un chauffeur de taxi avance son opinion sur le sujet et de dire que : « plusieurs sont conscients du fait que se faire justice soi-même est un acte aussi barbare que puni par la loi. Toutefois, si la population agit ainsi, c’est surtout par solidarité et avec le seul objectif de réparer une injustice, car dans la plus part des cas, ce sont les gens pauvres qui se font les victimes. Quant aux aisés, ils ont largement les moyens de se payer des agents de sécurité pour se protéger des individus malveillants. Une injustice qui provoque parfois une rage aveugle et souvent incontrôlable. Bien évidemment, il y a ceux qui s’opposent à ces châtiments extrêmes, et alertent aussitôt les forces de l’ordre ».

Un avocat se rend également compte de cette injustice, surtout de ce manque de confiance en elle. Lui d’affirmer que : « j’estime que la vindicte populaire est la conséquence directe du manque de confiance en la justice du pays. Ainsi, une population qui n’a pas foi en sa justice ne trouve mieux que de se faire justice elle-même, d’ailleurs c’est ce que reflète ces actes répétés ».

Il est temps pour les autorités de réagir et de mener des vraies actions dans ce sens, et ce dans l’immédiat afin que la confiance de la population à leur égard puisse renaître.

 

Dossier préparé par Njara Fih

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