Après les exploitations illicites de bois de rose, ainsi que les braconnages effrénés de la faune sauvage, les parcs naturels protégés de Madagascar sont devenus un terrain de culture de cannabis. Récemment, 4 hectares de cannabis ont été découverts dans le parc naturel de Makira. Pourtant, cette aire venait d’être inaugurée parc naturel protégé par le ministre de l’Environnement, de l’écologie, les océans et les forêts. Elle est en effet, la première des 95 nouvelles aires protégées de Madagascar.  Cette découverte de culture de drogue dans une aire protégée prouve que le système de conservation de la biodiversité de Madagascar s’amplifie tout simplement dans le domaine de la théorie et de la documentation. C’est normal si les ressources naturelles sortent en douce puisque les responsables chargés de veiller sur ces parcs ne sont même pas capables de détecter ces cultivateurs de cannabis qui devraient sûrement détruire 4 ha de forêts et autres végétations pour pouvoir exploiter la terre.

Pourtant ce parc est géré par le très sérieux ONG international WCS en collaboration avec une soixantaine d’associations de communauté villageoise composée de 48.000 personnes. Makira est également la vitrine d’un nouveau projet à long terme sur l’exploitation du crédit carbone à Madagascar. Depuis 2013, le gouvernement du régime transitoire a pu conclure  6 ventes de crédit carbone dont 50% des revenus sont injectés dans les comptes des communautés locales.

Tous ces paramètres témoignent que la forêt de Makira devrait être l’une des zones la mieux protégée à Madagascar, alors que des trafiquants  arrivent quand même à y accéder pour en faire leur terrain de culture de cannabis.  Avec ce mauvais exemple flagrant, il est normal que la destruction de la biodiversité malgache s’accélère sans que l’Etat n’arrive pas suffisamment à y remédier.  C’est en quelque sorte l’effet pervers de la confiance exagérée accordée aux organismes étrangers qui monopolisent les gestions de la conservation de la biodiversité du pays. La majorité de ces organismes investissent pour transformer les forêts primaires malgaches en des laboratoires naturelles pour leurs recherches scientifiques mais non pas pour l’intérêt des malgaches.

Dominique Val