Emouvante interview de la nouvelle Procureure de la République avant-hier, qui met en priorité de ses priorités la lutte contre l’insécurité. Elle est bien la seule puisqu’on sait que les forces de l’ordre et le régime tout entier s’en foutent royalement. Heureusement qu’il y a au moins une haute personnalité qui pense réellement à la population.

Des éléments de la Gendarmerie nationale et/ou de la Police nationale ayant participé – qui sait, participent toujours – à des braquages, à des séries de kidnapping, des attaques à main armée, suivis de viols et d’autres violences en tout genre, ne sont plus nouveaux et leurs faits … d’armes sont légion. Pire puisque pas plus tard que la fin de la semaine dernière et après une attaque à main armée, le chien pisteur – donc professionnel – utilisé par les enquêteurs  est allé tout droit dans le bureau des forces de l’ordre, au vu et au su de toute la population du coin où se sont déroulés les actes. D’ailleurs, comment expliquer la recrudescence de l’insécurité, et ce, de manière exponentielle,  qui plus est, les armes que les bandits et malfaiteurs utilisent, sont tout simplement celles aux mains des forces de l’ordre.
Pour la Capitale, il n’y a plus donc un quartier qui en soit épargné et quelle que soit l’activité lucrative de l’habitant. Cette semaine, une horde de bandits ont fait main basse sur la recette d’un vendeur de manioc séché cuit dans une marmite, soit tout au plus une somme dérisoire de 10 000 ariary ! En principe, c’est loin de pouvoir satisfaire la … « location » d’une arme de guerre, si c’est le cas, et cela pourrait effectivement renforcer la thèse de participation réelle des forces de l’ordre.
Courage
Et que dire du phénomène « bois rond clouté » qui, bizarrement, refait de nouveau surface, toujours cette semaine. Si des mesures ont été prises et appliquées, la population aurait senti un léger mieux mais ce n’est pas du tout le cas. Aucun résultat probant n’est constaté alors qu’en principe, ces mesures auraient été prises par des professionnels – que sont les forces de l’ordre – formés durant des années, voire des décennies.
D’un autre côté, le moyen financier fait cruellement défaut, non seulement à cause de l’absence des aides budgétaires extérieures mais surtout aussi faute de loi de finances rectificative (LFR) pour l’année 2015.  Et de nombreux responsables préfèrent se cacher derrière cette excuse en béton pour tourner le dos à l’extrême souffrance dans laquelle vit la population actuellement.
C’est dans ce contexte délirant que Razafintsoa Odette Balisama a été installée officiellement au poste de Procureur de la République (PR) auprès du Tribunal de Première Instance (TPI) d’Anosy. « La priorité de mes priorités est l’insécurité. Je vais dès aujourd’hui discuter avec les premiers responsables de la sécurité », a-t-elle déclaré lors d’une interview.  Du coup, beaucoup ont admiré son courage et sont prêts à l’épauler dans cette tâche titanesque. En tout cas, la nouvelle procureure de la République peut aussi compter sur le soutien de la presse et des médias, le quatrième pouvoir.

J.L.R