Le président du COJI a fait ses excuses officiellement. Le Comité d’Organisation des Jeux des Iles(COJI) a présenté ses excuses officiellement dans un communiqué adressé au ministre malgache qui a été rendu public après. Cela fait suite à l’ultimatum de 24 h lancé par le ministre de la Jeunesse et des sports, Jean Anicet Andriamosarisoa, auquel cas la Grande île quittera également les jeux. Un jeu qui rassemble depuis le 1er août des sportifs venus tous les pays de l’Ocean Indien, les Seychelles,  Madagascar, Maurice,  Maldives, mais aussi Mayotte et les Comores. C’est sûr que cette lettre d’excuse aura des impacts sur les athlètes malgaches en lice mais tant pis, la souveraineté de Madagascar passe avant tout.

Drapeau arraché, des mots pour expliquer les gestes

Thierry Grimaud, le président du COJI fait de son mieux  pour terminer les 9è Jeux. Il a refusé de défendre l’indéfendable. Après  l’incident du défilé d’ouverture, le COJI a décidé de ne plus jouer les hymnes nationaux et de ne plus lever les drapeaux lors de la remise des médailles. Une décision prise pour pouvoir terminer le mieux possible ces 9èmes Jeux. « C’est un geste que je regrette, j’ai fait un courrier au ministre des sports de Madagascar pour nous excuser officiellement, c’est vrai que l’initiative était regrettable. il faut savoir qu’on était dans une imprécision dans la demande et on a envoyé un sms que voilà ce que le COJI a décidé et bon dans la  précipitation,  il y a eu ces gestes qu’on regrette formellement et qu’on présente nos excuses » regrette Thierry Grimaud à la télévision Antenne Réunion.

Honneur aux JIOI dit le basketeur mauricien

Rappelons que c’est le geste de Catherine Paoli qui fait scandale, trésorière du Comité d’organisation des Jeux des îles dans ces jeux régionaux lundi dernier au stade Olympique de Saint-Paul.  Elle s’est précipitée sur la scène devant les caméras pour venir arracher un drapeau des mains d’une athlète malgache de 3000m steeple, Marthe Ralisinirina, pour la froisser comme un vulgaire chiffon, si l’athlète malgache  avait voulu le brandir sur le podium.

Les jeux de la honte

C’est  révoltant parce que lors de la remise suivante de médailles à trois athlètes mahorais, lanceurs de javelot, puis à un athlète réunionnais, la même dame leur a apporté le drapeau français pour qu’ils s’en drapent.

Il n’a jamais été question d’interdire aux athlètes de se draper de leur fanion national. Suite à cet incident survenu qui a fortement offensé les dirigeants et la délégation malgache,  en particulier l’opinion générale s’enflammait sur les réseaux sociaux à Madagascar. Les réactions et les insultes fusent sur facebook et Twitter, non seulement des patriotes malgaches mais également des autres iles voisines.

« Enlever le drapeau des mains du malgaches est une insulte dans la culture. Comme on dit  » <Tsisy saina » sans drapeau veut dire « Fou » en malgache, c’est inacceptable comme attitude de la part du juge, trop de polémique et de haine autour de ces JIOI à la Réunion » annonce Bako Ratsifandrihamanana, olympienne malgache.

La dame en question

« … les images qui fuitent sur internet ne font que nuire à La Réunion, à ses valeurs, à sa population émigrée … fouler à grands coups de n’importe quoi. Un peu de bon sens pousserait à ne pas ruiner la préparation, la compétition ou la célébration des athlètes qui ont fait le déplacement. Catherine Paoli (ndlr) a-t-elle déjà levé un kilo de fonte? Je pense que la seule après laquelle elle a couru, c l’argent des subventions et la couillonne qu’elle n’a pas attrapé le jour de la distribution. Les jeux sont la vitrine de La Réunion pendant une période courte de l’année et autant dire que sous le feu des projecteurs des médias internationaux, il aurait été bon de se comporter comme des hommes du XXI siècle, plutôt que comme des abrutis colonisés j’ai honte. J’espère que l’ensemble du comité d’organisation se fera virer et qu’on n’entendra plus jamais parler d’eux» argue Guillaume Horeau, un Réunionnais résident à Londres.

Le pire Jeux des iles. Ces Jeux des îles de l’océan Indien 2015 nous réservent chaque jour une nouvelle surprise, pour le moins difficile à gérer. Sport et diplomatie forment parfois un cocktail explosif. Drapeau arraché des mains, boycott, rappel d’ambassadeur, pas plus tard que mercredi, un nouveau scandale, la sélection féminine de volleyball de Maurice sommée de quitter le gymnase à l’heure de l’entraînement par les Réunionnais: tous les ingrédients sont réunis aux Jeux des îles de l’océan Indien. Les années à venir, il faudra vraiment construire. Il faut retrouver une base pour pouvoir faire en sorte que ces îles vivent dans cette fraternité.

Elias Fanomezantsoa