10 Août 1991, l’image affreuse sur le carnage à Iavoloha semble encore ancrée dans la tête de ceux qui l’ont vécu. Pourtant, quelques années plus tard, le même scénario se répète. Depuis l’indépendance de la Grande île, les dirigeants successifs du pays, même élus du peuple, ont tous eu à faire à une crise politique qui leur a coûté le trône. 1991 puis 2002 pour l’Amiral Didier Ratsiraka et 2009 pour l’ex président Marc Ravalomanana. Pour ces cas, les chefs d’Etat ont pu diriger le pays plus d’un an avant que les symptômes de la crise politique  apparaissent au niveau de la société et que la population tombe dans la totale pauvreté.

Mais pour le cas du premier président de la quatrième République, il ne lui a fallu qu’un an pour que le peuple ressente jusqu’au os la misère qu’il vit. En effet, le tarif des produits finis (carburants, produits de première nécessité, facture Jirama, etc…) ne cessent d’augmenter depuis l’instauration de cette quatrième République, les grèves se multiplient du fait que les accords ne sont pas respectés, contrairement aux déclarations que le président a tenues lors de sa prestation de serment le 25 janvier 2014.

Cependant, les conditions quant à l’éclatement d’une crise politique sont désormais remplies : pratique malsaine de la politique, monopolisation des médias publics, atteinte à la liberté d’expression, et bien d’autres, le changement est bel et bien arrivé mais le hic c’est que celui-ci penche plutôt vers l’autre direction,  celle que tout le monde a espéré. En ce moment même, l’ex  des actes de vandalisme sont perpétrés dans l’ex Province de Fianarantsoa. Cette République a réussi à faire en un an ce que les autres ont effectué environ une dizaine d’années, notamment la lassitude du peuple et la perte de confiance.

Vahatra Ny Aina