Troubles postélectorales – Tous les yeux rivés vers le Tribunal administratif
Aujourd’hui, plus de 1790 requêtes ont été déposées au Tribunal administratif aux quatre coins de l’île. Ce chiffre témoigne déjà du bordel au niveau de l’organisation des dernières élections communales et municipales du 31 juillet mais regroupe également les plaintes contre les manœuvres frauduleuses manigancées par le Hvm pour faire gagner ses candidats. Au lendemain du scrutin du 31 juillet, les contestations fusaient de partout sans que cela ne fasse froncer les sourcils des tenants actuels du pouvoir et maintenant, ces élections n’ont pas abouti à la stabilité. Toutefois, il faut maintenant se tourner vers le tribunal administratif et attendre le verdict de cette institution sur les élections, qui ne serait délivré que vers la mi-septembre. Autant dire que les décideurs au niveau de ce tribunal ont assez de temps pour réfléchir mûrement aux décisions qu’ils seront bien obligées de pondre. En d’autres termes, c’est le Tribunal administratif qui est aujourd’hui entièrement responsable de la situation, pas seulement dans la Capitale mais aussi dans les régions. Si cette institution prend réellement en compte les preuves accablantes remettant en question la victoire d’un tel ou tel candidat et les réelles attentes de la population (du moins les électeurs qui ont voté), le pire pourrait être évité. Dans le cas contraire, la population pourrait démarrer au quart de tour, d’autant plus que plusieurs candidats ayant déposé des requêtes ont déjà précisé mener le combat jusqu’au bout.
Un pacte de responsabilité pour amadouer les leaders politiques
Actuellement, la majorité de la population sait que c’est principalement le Hvm qui est concerné par les nombreuses requêtes à travers la Grande île, mises à part celles remettant en cause la candidate du Tim Neny dans la Capitale. Même si le parti d’Etat a remporté la victoire dans un peu moins de 1000 communes, ce n’est pas le cas dans les grandes villes de Madagascar comme Fianarantsoa, Mahajanga, Antsiranana, Toamasina. Toutefois, c’est dans ces chefs-lieux de province que la situation est délicate dans la mesure où le Hvm, en tout cas ses têtes pensantes, veut renverser la tendance par tous les moyens disponibles. Pourtant, il pourrait se heurter soit à un échec soit au débordement de la population et c’est pour ces raisons que l’on murmure aujourd’hui que le président de la République en personne pense à remettre le pacte de responsabilité sur le tapis lors d’une session extraordinaire qui ne semble même pas encore être à l’ordre du jour du gouvernement. En gros, ce pacte de responsabilité proposé par le chef de l’Etat s’édifierait sur la mise en place d’une majorité présidentielle à l’Assemblée nationale et d’un remaniement du gouvernement pour convaincre les frondeurs. Pourtant, nous savons que le Mapar insiste sur son droit de proposer le Premier ministre. Toutefois, il faudrait se méfier de ceux qui ont rejoint la Nouvelle Majorité Parlementaire et qui seraient encore prêts à retourner leur veste contre une enveloppe conséquente pour remettre au goût du jour la majorité à géométrie variable.
Laza Marovola