Mercredi dernier, le syndicat des employés de l’Institut national de la statistique (Instat) annonçait une grève générale sans fin. Parmi ses revendications, le déblocage de la subvention de 450 millions d’ariary destinée à payer les arriérés de salaires et la démission du directeur général accusé de mauvaise gestion. Aujourd’hui, un pas vers la cessation de cette grève a été fait entre les responsables au niveau du ministère de l’Economie et les représentants des employés de l’Instat. Suite à une rencontre entre ces deux parties, nous avons appris que le ministère serait prêt à payer un mois de salaire sur les trois mois d’arriérés. Cette décision n’est bien sûr qu’un geste symbolique de la part des responsables ministériels pour avorter la grève de l’Instat le plus tôt possible.

L’Etat sur la paille

Toutefois, cette mesure ne satisfait pas les employés et ne répond pas entièrement à leurs revendications. Ainsi, les employés menacent de revenir à la charge si de meilleures solutions, voire des solutions plus concrètes ne sont pas trouvées dans les plus brefs délais. A l’heure actuelle, nous nous trouvons devant le fait accompli. Les nombreux voyages autour du monde effectués par le président de la République et de sa délégation n’ont eu aucun impact sur le pays. Pour ne pas améliorer la situation du pays, les caisses de l’Etat sont actuellement vides, raison pour laquelle le régime actuel se trouve dans l’incapacité financière et budgétaire à satisfaire les diverses demandes d’argent émanant des différents grévistes.

Par ailleurs, la loi de finances rectificative 2015 n’a pas encore été discutée et votée alors que nous sommes déjà dans la deuxième moitié du mois d’août. Cela explique également le blocage de la machine administrative qui ne peut donc pas satisfaire toutes les demandes qui lui sont revendiquées.

Une session extraordinaire serait nécessaire pour le vote de cette loi de finances rectificative mais cela signifie également des sorties d’argent pour l’Etat. C’est pour cette raison que certains députés n’ont pas hésité à indiquer que le gouvernement est réticent à convoquer les parlementaires. En d’autres termes, nous sommes obligés de reconnaître que l’Etat est actuellement sur la paille.

Laza Marovola