L’élection du nouveau président de la République par la voie des urnes aurait dû normalement convaincre nos principaux bailleurs de fonds d’ouvrir le robinet des aides budgétaires. Cela fait pourtant plus d’une année et demie que le numéro un actuel leader des Bleus est en place et il ne s’est rien passé. Au contraire, le navire Madagascar est en train de couler dangereusement vers les abysses et pourrait ne pas être renfloué dans les prochaines années. Dernièrement, les élections communales et municipales auraient dû apporter la stabilité et instaurer un climat d’apaisement, mais ici encore, ce n’est pas le cas. En effet, le dernier scrutin n’a été qu’un gros forcing, voire un passage en force de la part du régime en place. Par ailleurs, les tenants actuels du pouvoir n’ont pas pris en compte les nombreuses critiques qui ont été dites avant ces fameuses élections qui se dressent aujourd’hui en élection de la discorde.

De manière générale, sous l’ère de Hery Rajaonarimampiaina, tout ce qui était prévu ne s’est pas passé comme prévu. Les exemples pour étayer cette affirmation ne manquent pas mais il est inutile de remuer le couteau dans la plaie dans la mesure où la population est déjà le témoin de toutes les mauvaises décisions, de toutes les inactions et du laxisme flagrant des responsables étatiques actuels. Le plus important aujourd’hui devrait être, ou plutôt, doit être l’avenir du pays si on peut encore parler d’avenir. Effectivement, nous avons éternellement été un pays d’avenir sans que cela ne prenne réellement un sens parce que les dirigeants, surtout ceux d’aujourd’hui ne s’intéressent qu’à leurs intérêts particuliers en se rendant complices du pillage de nos richesses naturelles et de la vente massive de nos terres. Et c’est pourtant là une grossière erreur qui a souvent obligé la population à prendre son avenir en main.

Aujourd’hui, la situation est plus que critique et certains leaders politiques n’hésitent même plus à scander que le temps est maintenant venu où la population doit prendre elle-même son avenir en main. Cela veut dire ce que ça veut dire, mais il est clair que la population ne devrait plus attendre quoi que ce soit de la part du régime actuel d’autant plus que ce dernier n’a accordé aucune réelle importance au volet social et à la lutte contre la pauvreté. De ce fait, une action groupée de la population serait plus que justifiée même si cela serait une porte ouverte à une nouvelle crise pour le pays quoique pour beaucoup, cette nouvelle crise est aujourd’hui quasi inévitable. Inévitable, parce que les dirigeants ne se soucient guère des réelles attentes de la population. Inévitable, parce qu’ils ne remuent pas ciel et terre pour trouver des solutions aux différentes revendications. Inévitable, parce que le président de la République en personne préfère se pavaner à Milan ou à Gaborone alors que le pays est en danger critique.

Autrement dit, l’avenir de notre pays n’est certainement pas entre les mains de nos dirigeants parce que ces derniers ont fait ce qu’ils ont pu mais au final, n’ont rien pu faire pour nous. Si la situation actuelle s’éternise, qu’allons-nous donc devenir et surtout, que restera-t-il pour les prochaines générations ? Ces questions ont une importance primordiale dans la mesure où le futur dépend entièrement des évènements du présent. Puisque jusqu’à présent, de vrais changements positifs n’ont pas encore été ressentis au niveau de la population, et attendre la fin du mandat présidentiel en 2018 ne serait qu’un vrai supplice, voire même une douloureuse torture. En considérant que la souveraineté nous appartient, que nous avons légué notre pouvoir au président de la République, que celui-ci nous a trompés sur toute la ligne, nous, la population, sommes le mieux placé pour prendre en main notre avenir et celui de notre pays.

Laza Marovola