La semaine dernière, l’ancien président Marc Ravalomanana s’est envolé pour l’île de La Réunion pour rencontrer un dénommé Paul Martinel, un de ses anciens amis et collaborateur, en vue de la réouverture et de la relance du groupe Tiko. A propos du voyage proprement dit, il faut d’abord préciser que Marc Ravalomanana est toujours affublé d’une interdiction de sortie de territoire mais a visiblement pu la contourner d’une manière ou d’une autre. Avant son départ, Marc Ravalomanana a indiqué s’être entretenu avec l’actuel président de la République Hery Rajaonarimampianina pour discuter de la réouverture du groupe Tiko. On sait donc qu’à l’heure actuelle, la réouverture de la compagnie de l’ancien exilé politique n’est plus qu’une question de temps mais est toutefois conditionnée par la régularisation des impôts impayés depuis quelques années, condition exigée par le numéro un actuel. Toutefois, Marc Ravalomanana a demandé en contrepartie la réparation de tout ce qui est parti en fumée en 2009 et ce dernier a indiqué que Hery Rajaonarimampianina étudiera la question et pourrait même s’exécuter.

Rien n’arrête Marc Ravalomanana

L’ancien exilé d’Afrique du Sud est rentré en catimini à Madagascar en 2014 à la barbe de tous les responsables étatiques actuels. Malgré cette entrée « par effraction » et les affaires le liant à la justice concernant la tuerie du 7 février 2009, Marc Ravalomanana semble aujourd’hui libre d’aller et venir comme il le souhaite. Cela témoigne que le régime actuel a copiné avec l’ancien président et n’accorde aucune importance à la lutte populaire de 2009 qui a pourtant fait couler beaucoup de sang, mais également beaucoup d’encre. Aujourd’hui, Marc Ravalomanana est passé à la vitesse supérieure de la réalisation de son plan qui consiste, rappelons-le, à ne pas attendre 2018 pour redevenir président de la République. Hery Rajaonarimampianina semble avoir oublié ce « petit » détail et semble même se jeter dans la gueule du loup en s’alliant les yeux fermés avec Marc Ravalomanana. Même si cette alliance n’est pas encore flagrante pour tous, l’autorisation pour la réouverture du groupe Tiko est un signe qui ne trompe pas.

De plus, les bruits de couloirs laissent entendre que Hery Rajaonarimampianina serait même un actionnaire du groupe Tiko, raison pour laquelle il n’entraverait pas la marche de Marc Ravalomanana. Aujourd’hui, la majorité sait pourtant très bien que cette alliance n’est pas éternelle et qu’à un moment ou un autre (avant 2018), Marc Ravalomanana n’hésitera pas à prendre le dessus et à écraser Hery Rajaonarimampianina comme une mouche.

Laza Marovola