Dans un match de ballon rond, les onze joueurs titulaires d’une équipe se trouvent sur le terrain pour disputer un match de 90 minutes. Si certains jouent pendant toute la durée d’un match, il se peut que d’autres soient remplacés au bout de quelques minutes de jeu à cause de la fatigue, de leur incompétence et de leur jeu trop personnel. Que ce soit en Ligue 1, en Première Ligue ou en Liga et quelle que soit l’équipe, c’est toujours la même chose. Dans certains matchs, il se peut même que l’entraîneur d’une équipe soit expulsé et à l’extérieur, certains propriétaires d’équipes se voient même interdire l’entrée dans un stade. La réalité ressemble à peu près à un match de foot mais à quelques différences près. C’est le cas à Madagascar et notamment dans le milieu politique. Ici, l’équipe est composée d’une trentaine de ministres et coaché par un premier ministre. Le président de la République est le propriétaire et responsable de cette belle équipe dont le match consiste principalement à sortir le pays de la pauvreté et à concrétiser la relance économique. Aujourd’hui, cela fait plus d’une année et demie qu’ils sont à la tâche et nous avons déjà eu droit à un petit remplacement au sein de l’équipe à cause de plusieurs critiques émanant de la population, des médias, des observateurs et des sociétés civiles, mais surtout à cause du fait qu’ils n’ont donné aucuns résultats concrets.

Toutefois, ce remplacement n’a pas eu l’effet escompté et cette équipe gouvernementale est toujours toute aussi inefficace qu’avant. A l’heure actuelle, les résultats ne sont toujours pas au rendez-vous et la colère de la population se fait de plus en plus ressentir. Les problèmes de l’équipe sont multiples mais ils ne semblent pas sauter aux yeux des responsables étatiques. Pourtant, il faut reconnaître aujourd’hui que la majorité des ministres, si ce n’est tous, sont incompétents et ne savent pas comment s’y prendre pour obtenir des résultats probants qui leur permettraient de rester à leur poste actuel. Dans des situations comme celle-ci, des personnes extérieures à l’équipe mais dont l’avenir dépend d’elle, devraient prendre les choses en main pour éviter la catastrophe. Ce fut le cas au Liban concernant la crise des ordures et la campagne citoyenne « Vous puez ».

En effet, des dizaines de militants Libanais ont investi les couloirs du ministère de l’environnement à Beyrouth pour revendiquer la démission du ministre, pointé du doigt comme étant le responsable de la crise des ordures. Comme à Madagascar, ils ont été évacués de force par les forces de l’ordre qui n’ont pas hésité à distribuer des coups aux plus récalcitrants. Mais contrairement à nous, les Libanais n’ont pas peur d’aller jusqu’au bout de leur revendication malgré le fait que plusieurs responsables étatiques sont aujourd’hui incapables d’apporter des solutions en faveur de la population. Par ailleurs, ces mêmes responsables étatiques n’accordent aucune importance au volet social ni à la lutte contre la pauvreté. En d’autres termes, l’équipe actuelle à la tête de l’Etat passe littéralement à côté de son match, raison pour laquelle un changement est obligatoire. Pour espérer une quelconque amélioration, ce changement ne devrait pas seulement concerner une ou deux personnes, mais littéralement tous les membres de l’équipe.

De plus, même les responsables de cette équipe doivent jeter l’éponge et laisser la place à d’autres pour éviter de faire plus de dégâts qu’il y en a déjà. En d’autres termes, le président de la République, le premier ministre et tous les ministres actuels doivent quitter leur poste ou se faire éjecter parce qu’ils en ont déjà fait assez et ont déjà prouvé à la population qu’ils ne pourront réaliser aucunes de leurs promesses mirobolantes. Si certains observateurs redoutent déjà une nouvelle crise, celle-ci pourrait être évitée si une nouvelle équipe plus soucieuse des résultats et de l’intérêt général de la population remplace celle en place actuellement. Le remaniement et/ou le changement n’est plus une option mais surtout une obligation pressante.

Laza Marovola