Le Conseil des ministres du mercredi 02 septembre 2015 a frappé fort au ministère de la santé et une pluie d’abrogations s’est abattue sur des directeurs régionaux et des directeurs d’établissements. Après le scandale de la poliomyélite qui  reste finalement non-éradiquer et touche les enfants malgaches, et celui de la peste ayant fait des ravages dans les régions de l’Alaotra et du Bezanozano dernièrement, voila donc une nouvelle maladie grave qui concerne le personnel de ce ministère. Les directeurs régionaux de la santé publique de l’Itasy, de la Diana, et de Boeny, ainsi que les directeurs des établissements des centres hospitaliers d’Andohatapenaka – l’Hopitaly manara-penitra donc -, de Morafeno Toamasina, de Tanambao Antsiranana, de Mahavoky Atsimo Mahajanga, d’Andrainjato Fianarantsoa , mais aussi le directeur des districts sanitaires – apparemment un directeur central -, sont ceux qui ont été éjectés de leurs sièges.

Les observateurs estiment que les lieux suscités ne collent pas aux foyers des récentes épidémies d’autant que les abrogés ont été tous nommés durant le régime de la Transition.  Effectivement, la propagation de la poliomyélite et la peste ont fait la « une » des bulletins de santé du pays ces derniers temps. Pour la première maladie, les régions les plus affectées sont l’Atsimo Andrefana, l’Androy, le Vatovavy Fitovinany, l’Analamanga et le Boeny et ici, on parle surtout de localités à faible taux de couverture vaccinale.

Sous la panique

Par contre, c’est dans la région de la Sofia qu’une recrudescence des cas de virus dérivé du polio vaccinal (Vdpv) a été constatée. Selon l’Organisation mondiale de la santé (Oms), au moins 71 personnes sont décédées de la peste depuis sa réapparition en septembre 2014, sur un total de 263 cas recensés. Le district d’Amparafaravola, dans la région de l’Alaotra-Mangoro, a été le plus touché où des cas de peste pulmonaire ont continués à être signalés jusqu’au mois de janvier 2015. Depuis, le ministère de la Santé publique a claironné sur tous les toits du monde que la situation est sous-contrôle. Et la semaine dernière, une nouvelle bombe a éclatée : la même maladie a provoqué la mort de 8 personnes tandis que toute la ville de Moramanga, toujours dans la même région, vit sous la panique, à la recherche du médicament générique « Cotrim » !

Du coup, beaucoup n’ont pas compris la ou les raisons de ces décrets d’abrogation concernant des directeurs régionaux,  des directeurs des établissements des centres hospitaliers et du directeur des districts sanitaires où tout semble calme et où une quelconque épidémie n’est déclarée. Rappelons que ces derniers ont été nommés durant le régime de la Transition et ont pu traverser, sans encombre, l’ère Kolo Roger et donc les 9 premiers mois du règne de l’actuel ministre de la Santé. Bref, voilà de nouveaux pestiférés que leurs collègues risquent de ne plus fréquenter.

J.L.R