Les dernières élections communales et municipales du 31 juillet dernier ont été truffées d’irrégularités et notamment à Fianarantsoa. Dans cet ex-chef lieu de province, les élections ont apporté plus d’instabilité que de stabilité et on se rappellera même de l’attaque terroriste de la station Viva sur place. Pour cause, au soir du jour du scrutin, le Mapar et sa candidate Christine Razanamahasoa avait d’abord été provisoirement victorieuse avec 38,98% devant la candidate du Hvm avec 36,79%. Toutefois, il n’aura pas fallu attendre longtemps pour que les résultats provisoires tournent en la faveur du Hvm par on ne sait quelles malversations. Ces nouveaux résultats ont même été confirmés par la Ceni-T qui donne soudainement la victoire au Hvm avec 36,95% contre 35,95% pour le Mapar. Cette affaire n’est pas encore terminée et les requêtes sont même déjà discutées auprès du Tribunal administratif. Mais en attendant le verdict final, nous avons appris qu’une enquête massive a été ouverte à Fianarantsoa et cela corrobore même l’hypothèse de Christine Razanamahasoa et du Mapar qui crient à la fraude générale et à une manipulation frauduleuse des résultats, notamment à travers des procès verbaux autocopiant volontairement détruits. A l’heure actuelle, plusieurs responsables de bureaux de votes font donc l’objet d’une enquête qui influera sûrement sur les résultats définitifs du tribunal administratif.

Position délicate du tribunal administratif

Les résultats définitifs des élections communales et municipales du 31 juillet dernier sont prévus être proclamés le 18 septembre prochain. Aujourd’hui, il faut se rendre à l’évidence que les Tribunaux administratifs à travers le pays doivent faire preuve de beaucoup de discernement et de sagesse. Pour cause, le dernier scrutin qui s’est révélé être un forcing de l’appareil étatique peut aujourd’hui être la source d’une crise sans précédent et les 1 797 requêtes déposées des tribunaux sont des signes qui ne peuvent pas être écartées. A l’heure actuelle, contrairement à ce qu’avait annoncé le président Hery Rajaonarimampianina à Gaborone lors du 35è sommet des chefs d’Etat de la Sadc, les élections communales et municipales n’ont pas apporté la stabilité et n’ont pas garanti l’ordre institutionnel. Au contraire, l’instabilité est même grandissante et le conflit institutionnel est loin d’être enterré. De ce fait, la position du tribunal administratif est de plus délicate dans la mesure où il joue maintenant un rôle important dans l’avenir du pays. Lors du dernier scrutin, le parti d’Etat Hvm a été pointé du doigt et accusé de manœuvres frauduleuses à maintes reprises aux quatre coins de l’île et les tribunaux administratifs ont aujourd’hui la lourde tâche de le discréditer ou de l’innocenter.

Laza Marovola