L’insécurité inonde le pays tout entier et se développe à une vitesse grand V. Il n’y a plus ni d’heure, ni d’endroit – sauf bien sûr les palais présidentiels – où on ne constate meurtres, assassinats, attaques à main armée, …. Pas plus tard que dans la soirée de jeudi dernier, un viol s’est déroulé en plein trottoir d’Anosy. Et les universitaires sortent du silence en montrant du doigt les premiers responsables : les hauts gradés des forces de l’ordre !

Il y a quelques semaines, un samedi, un rapt de deux jeunes filles s’est déroulé à Ankatso où ces dernières ont été violées durant tout l’après-midi et toute la nuit par toute une bande de malfaiteurs, pour n’être libérées que le lendemain. Pour les cas d’attaque à main armée, c’est-à-dire dépouillement total du foyer visité par les bandits, ils sont toujours accompagnés de viols systématiques des jeunes filles, des mères, et parfois des femmes âgées. Rien que pour la semaine dernière, le bilan est très lourd pour la capitale et voici quelques exemples de ce qui se passent dans les rues de Tanà : une femme surinée sur le visage à Andravoahangy à 8h30 du matin pour le vol d’un téléphone portable si une autre femme s’est fait tabasser – coups de poings sur le visage assortis de la menace d’arme à feu sur la tempe, … – à 11h en plein Analakely et la personne s’est fait délester de la somme de 8 millions d’ariary. Et effectivement, ce ne sont que des exemples puisqu’à partir de 18h, il est vivement conseillé de se barricader chez soi, même si c’est vrai que cela n’empêche rien, notamment la présence des criminels dans nos foyers.

Il n’y a plus aucun quartier, village, commune, district, région et province qui soit épargné par recrudescence de l’insécurité galopante et cela dure maintenant depuis l’avènement de ce régime. Il est vrai que cela résulte de l’état d’extrême pauvreté dans laquelle se trouve actuellement les 97% des malgaches mais de la part des tenants du pouvoir actuel, aucune solution n’a aussi été engagée pour enrayer, ne serait-ce que le développement … rapide de l’insécurité. D’ailleurs, selon les universitaires, elle est même entretenue par des hauts gradés dans les rangs des forces de l’ordre. En effet, une analyse sommaire de la situation met en évidence l’utilisation – pour chaque coup – d’armes de guerre que beaucoup arrivent à identifier facilement.

Les moutons du troupeau

C’est le cas du fusil d’assaut kalachnikov et où de ses dérivés, les seuls types utilisés par les forces de l’ordre à Madagascar et devenu familier pour la population. Il y a aussi les manières de procéder aux actes de grand banditisme ou aux simples attaques à main armée dont la maîtrise de soi, c’est-à-dire le sang froid avec lequel on l’exécute, et surtout la méchanceté extrême dont font preuve les assaillants, indiquent clairement qu’on a à faire à des gens ayant forcément reçu des formations spécifiques. La plupart du temps, on met toujours en premier plan les récidivistes, ceux ayant déjà fait de la tôle, et aussi ceux qui sont sortis de la prison de manière magique, mais en réalité, ils ne sont que les moutons du troupeau, selon toujours les universitaires.

D’ailleurs, les observateurs constatent que l’autorité d’un supérieur hiérarchique, toujours dans les rangs des forces de l’ordre, arrive mal à dépasser le seuil de son bureau. Actuellement, toute obéissance ainsi qu’exécution d’ordre passent par une question d’intérêt d’abord, et spécialement pécuniaire. Comme on dit, l’exemple vient d’en haut et le principe est apparemment bien appliqué par les niveaux subalternes. En somme, la réflexion des universitaires est … juste.

Jean Luc RAHAGA