Vendredi dernier, quelques meneurs de la grève de l’intersyndical de la Jirama ont reçu une convocation pour comparaitre à la brigade de recherche criminelle de Fiadanana ce lundi dès 8 heures du matin. Les motifs de cette convocation ne sont pas encore très clairs mais, une source au sein de la brigade de recherche avance que cette affaire serait liée à la découverte d’une bombe artisanale au siège de la société Jirama à Ambohijatovo Avaratra. Pourtant hier, les avocats des présumés suspects ont clairement affirmé ne pas connaître les vrais motifs des enquêtes menées sur les membres de l’intersyndical. Cette seule affirmation en dit long sur toute l’affaire et on peut déjà y déceler une manœuvre malveillante pour discréditer le mouvement de l’intersyndical de la Jirama qui est en grève depuis un mois. En effet, cette convocation arrive juste après la revendication de la démission des hauts responsables de la Jirama, la découverte soudaine d’un détonateur au siège de la compagnie, la communication du ministre responsable des revendications de l’intersyndical lors du dernier conseil de gouvernement, et la note interdisant toute manifestation à Ambohijatovo. A l’heure actuelle, l’enquête sur les membres de l’intersyndical de la Jirama aurait donc pu être commanditée par des dirigeants qui veulent garder leur poste à tout prix et qui souhaitent que la grève s’arrête.

L’intersyndical dérange

La semaine dernière, Oliva Andrianalimanana, membre de l’intersyndical de la Jirama et un des meneurs de la grève actuelle a affirmé dans nos colonnes que le contrat avec la société américaine Symbion Power relatif à la mise en concession de la centrale de Mandroseza et de Volobe était une affaire de corruption en haut lieu. Par ailleurs, il a rajouté que les subventions octroyées par l’Etat ne suffisait pas et que la dette des établissements étatiques s’élevait à un peu plus de 140 milliards. De plus, ce dernier a réitéré que les dirigeants actuels de la Jirama étaient les principaux responsables de la mauvaise gestion de la compagnie. Ce sont les quelques points essentiels qui agrémentent les revendications de l’intersyndical de la Jirama et il faut reconnaître qu’elles remettent en cause et accusent plusieurs personnes à plusieurs niveaux. Que ce soit pour la direction générale ou le conseil d’administration de la compagnie mais aussi le ministre de l’énergie et le président de la République, la cessation de la grève de l’intersyndical serait réellement idéale. Et s’il faut même créer des dossiers compromettants pour ce faire, les dirigeants qui protègent leurs intérêts particuliers ont tout à y gagner parce que l’intersyndical dérange. Toutefois, l’intersyndical ne cessera pas encore ses revendications même si le ministre de l’énergie se rassure en avançant que le nombre de grévistes diminue de jour en jour.

Laza Marovola