Après l’arrestation musclée et barbare de l’étudiant Jean-Pierre et la comparution de ce dernier devant le tribunal d’Anosy, la situation à l’université d’Ankatso est revenue au calme. En effet, même si leurs revendications ne sont pas encore concrètement satisfaites, certains enseignants ont décidé de reprendre les cours. Toutefois, cette reprise des activités n’est pas généralisée. En effet, les responsables étatiques, dont les ministres de l’enseignement supérieur et celui des finances n’ont pas cautionné de sérieux engagements par rapport aux décrets n° 2009-1214, n° 2009-1215 et n° 2009-1216. Hier, certaines associations d’étudiants sont donc remontées au créneau compte tenu du fait que les problèmes au niveau du syndicat des enseignants chercheurs ne sont pas entièrement résolus. De ce fait, ces dernières ont appelé les étudiants à reprendre les manifestations dans leurs intérêts mais surtout dans celui des enseignants chercheurs. Même si cette décision va à l’encontre de ce qui a été décidé lundi dernier entre les responsables pédagogiques et ceux de la présidence de l’université, certains leaders d’associations ont même indiqué qu’il ne faudrait surtout pas que le mouvement estudiantin s’essouffle après les évènements de la semaine dernière.

Le régime n’a pas  de solutions

Les enseignants chercheurs regroupés au sein du Seces ont donné aux responsables étatiques jusqu’au 14 septembre prochain pour trouver et proposer des solutions concrètes à leurs revendications. A l’heure actuelle, il s’agirait entre autres de l’inscription des décrets cités plus hauts dans l’application de la Loi de Finances initiales 2016 mais cela pourrait réellement tarder à se faire. Pour cause, le régime actuel est également bloqué et ne se presse même pas au vote de la Loi de Finances Rectificatives 2015, à trois mois de la fin de l’année. En d’autres termes, si les caisses de l’Etat sont actuellement vides, il est difficile de croire que des prévisions pour l’année prochaine peuvent être faites dans les plus brefs délais comme le revendique les étudiants de l’université d’Ankatso.

En effet, il faudra espérer que les bailleurs de fonds allouent une aide aux tenants du pouvoir actuel pour que ces derniers puissent enfin penser à régler, entre autres, les problèmes du Seces. Au final, la grève des enseignants chercheurs mais également des étudiants risquent de reprendre de plus bel dans les prochains jours. Contrairement à ce qu’a indiqué Hery Rajaonarimampianina, la grève du Seces n’est pas finie pour la simple raison que les responsables étatiques ne possèdent pas les solutions adéquates.

Laza Marovola