La pullulation des agences de placement informelles dans la capitale ces derniers temps explique l’insuffisance d’emplois. La fermeture d’entreprises franches depuis l’avènement de la crise en 2009 n’a fait qu’accentuer la situation. Faute de débouchés, la plupart des employés licenciés des ces entreprises franches se sont la plupart du temps investis dans le petit commerce ou dans le travail domestique. Concernant ce dernier secteur, les hommes s’y investissent également. « Depuis mon licenciement d’une entreprise franche en 2010, je n’ai pas pu encore trouver du travail jusqu’à maintenant. J’ai alors contacté une agence de placement locale pour me permettre de trouver un travail domestique », confie Rija R., un jeune homme de 35 ans qui espère trouver un emploi comme homme à tout faire chez un particulier ou un restaurant.
Selon les explications d’un responsable d’une agence exerçant dans l’informel aux 67ha, l’offre dépasse largement la demande. « Chaque jour, au moins une nouvelle tête vient ici pour trouver son « patron » contrairement au nombre de personnes qui ont besoin d’un employé domestique », indique le responsable de l’agence. Le salaire constitue également un blocage pour les particuliers de recruter auprès de ces agences. Ce sont les chercheurs d’emplois même qui imposent le salaire mais cela est devenu de moins en moins accessible ces dernières années. Le salaire moyen d’un domestique auprès de cette agence aux 67ha est de 50 000 ariary soit le quart du salaire d’un cadre moyen auprès d’une entreprise privée. Dans ce sens, les riverains préfèrent recruter ceux qui viennent directement du milieu rural puisque le salaire y est encore abordable.

Des critères

Aux 67ha, les chercheurs d’emplois se tiennent assis au bord d’une rue près de l’église luthérienne jusqu’à ce qu’une personne vienne les chercher. Quoi qu’il en soit, ils posent des critères avant qu’ils partent pour un travail. « Tout d’abord, le salaire dépend des tâches à effectuer. Le jour de congé pendant la semaine est également pris en compte », précise Fara, originaire du Vakinankaratra, qui cherche un emploi comme bonne aux 67ha. Dans la plupart des cas, les chercheurs de travail domestique aux 67ha ont déjà travaillé pour quelqu’un. Ils ne veulent pas, selon les explications, être payés en-dessous de leur précédent salaire, c’est l’une des raisons qui expliquent également le niveau élevé des salaires requis. Quoi qu’il en soit, les personnes qui sont à la recherche d’un domestique restent toujours vigilantes face aux malfaiteurs en dépit du contrat.

Mirana Solofonanahary