En dépit de la simple note de la direction générale interdisant les grèves dans l’enceinte des infrastructures et bâtiments de la Jirama, les membres de l’intersyndical ne font pas machine arrière et continuent de clamer leur revendication. Hier, plusieurs employés se sont encore retrouvés à Soanierana et les éléments de l’Emmo-Rég les ont encore empêchés de pénétrer dans cette enceinte et à l’heure actuelle, le droit syndical est complètement bafoué par les dirigeants de l’Etat mais aussi ceux de la compagnie nationale. Ces derniers ont trouvé une raison presque parfaite pour cela : la découverte d’une bombe artisanale qui a été reconnue comme telle par un gardien du lieu. Toutefois, l’intersyndical n’en démord pas et continue de s’opposer au contrat – signé avec Symbion Power – relatif à la mise en concession des centrales de Mandroseza et de Volobe. Par ailleurs, la démission de tous les hauts dirigeants de la Jirama reste toujours d’actualité. Mais les tentatives de certaines personnes pour mettre un terme à cette grève se multiplient de jour en jour. Ainsi, hier, nous avons appris que deux membres importants de l’intersyndical de la Jirama sont sous la menace d’une arrestation. Les motifs de cette arrestation ne sont pas encore officiellement connus mais il ne faut plus remettre en question les compétences de certains à monter des dossiers compromettants.

L’Etat s’en fout royalement

L’intersyndical de la Jirama est en grève depuis le 10 août dernier. Si beaucoup pensent que le mouvement s’essouffle, c’est parce que les dirigeants de ce pays mais aussi ceux de la compagnie nationale cherchent tous les moyens pour diviser les employés et pour discréditer les grévistes. Pour cause, les revendications de l’intersyndical ne plaisent à personne du pouvoir. En effet, si le président de la République s’est donné du mal pour signer le contrat avec Symbion Power à l’insu de tous, c’est pour des raisons précises. La semaine dernière, un membre important de l’intersyndical avait indiqué que le président Hery Rajaonarimampianina était prêt à les écouter et à s’occuper des problèmes de la Jirama. Pourtant, il semble aujourd’hui que le numéro un d’Iavoloha n’en a réellement cure. Si l’intersyndical réclame aujourd’hui l’annulation totale du contrat avec Symbion Power, l’Etat s’en fout royalement dans la mesure où il est déjà mouillé dans cette affaire jusqu’au cou.

Laza Marovola