Les caisses résonnent résolument vides et le Zorro-expert importé du Canada n’a apparemment pas pu apporter grand-chose pour améliorer les finances publiques. Un des partenaires de la Grande île, la Banque africaine de développement qui jusqu’ici, a toujours soutenu le pays, vient de déclarer son irritation profonde à cause du non-respect trop souvent répété par le régime en place des accords passés, notamment concernant le remboursement des créances.

La coopération entre Madagascar et la Banque Africaine de Développement (Bad) dure déjà depuis 40 ans. Les régimes successifs à la tête du pays ont tous systématiquement contracté des dettes auprès de la Bad et qui dit dette, dit obligatoirement remboursement. Depuis donc 40 ans, la Banque Africaine ne s’est jamais plaint mais cette période a pris fin sous le règne actuel du président Hery Rajaonarimampianina. Les révélations faites hier par Abdelkerim Bendjebbour, représentant résidant de la Bad à Madagascar sonnent comme une bombe atomique balancée aux visages des dirigeants actuels mais également des bailleurs de fonds de la Grande Ile. Ce dernier a clairement signifié que la Bad n’est plus satisfaite de sa coopération avec la Grande Ile. Pour cause, l’Etat n’est pas en mesure de rembourser ses dettes et quand il le fait, il le fait avec du retard. Ce retard signifie pourtant une augmentation des intérêts de la dette mais cause également des dérangements au niveau de la Bad, et plus précisément au niveau des trésoreries de ses différents partenaires engagés sur le terrain. En d’autres termes, l’Etat n’est plus en mesure d’honorer les termes d’accords signés avec la Bad et se trouve donc actuellement en très mauvaise posture.

La déclaration de faillite de l’Etat est inévitable

A coup sûr, le président de la République Hery Rajaonarimampianina entrera dans l’histoire de Madagascar avec ses violations répétées de la Constitution. Mais aujourd’hui, il faudra rajouter les caisses vides de l’Etat à son palmarès. Et quand le représentant résidant de la Bad déplore le retard dans le règlement des fonds de contrepartie que l’Etat Malgache s’est engagé à payer pour chaque projet financé par cette banque, cela veut tout simplement … tout dire. A l’heure actuelle, si les propos des médias et de la société civile n’ont pas fait pas tiquer d’un cil les responsables étatiques, ceux de la Bad pourraient les amener à réfléchir par deux fois. En tout cas, on espère. Mais cette déclaration de la Bad arrive à un très mauvais moment pour l’Etat dans la mesure où une mission du Fonds Monétaire Internationale est attendue dans nos murs à compter de ce jour dont justement la teneur de la visite a un rapport étroit avec la Facilité de Crédit Rapide (Fcr). Il se peut maintenant que cette institution pourrait retirer son soutien à la Grande Ile compte tenu du fait qu’on se rapproche dangereusement du schéma grec. En effet, la situation actuelle indique clairement que la déclaration de faillite de l’Etat Malgache semble être inévitable de jour en jour. Et ce n’est pas une aide budgétaire française de 10 millions d’euros qui changera quoi que ce soit.

J.L.R – Laza Marovola