A l’heure actuelle, l’insécurité dans la partie sud de la Grande Ile est au summum à cause des agissements des dahalo. Même si l’opération « Fahalemana » a été momentanément suspendu à cause d’une enquête, la guerre fait encore rage dans le « deep south ». A Ankazoabo ou à Beroroha, les échanges de tirs sont toujours fréquents entre les militaires et les présumés dahalo, dont certains sont directement brûlés vifs sans avoir comparu devant un tribunal compétent en la matière. Depuis la mort de 9 éléments des forces de l’ordre dans cette bataille, il n’y a plus de place pour la pitié. C’est à ce propos que le conseiller aux droits de l’homme du Programme des Nations Unies pour le Développement (Pnud) a indiqué que l’établissement d’un équilibre entre la sécurité et les droits humains doit être fait. Cela passe par la distinction entre les vrais dahalo et ceux qui ne le sont pas. Mais pour pointer encore un peu plus du doigt la situation dans le sud, ce même conseiller du Pnud est d’avis que ce n’est pas le rôle des militaires de s’engager dans cette lutte contre les dahalo. En effet, le rôle de toute armée est de protéger les frontières de son pays contre toute menace d’invasion. Ainsi, c’est plutôt et seulement à la police et la gendarmerie nationale de s’occuper des problèmes des dahalo dans le sud. De ce fait, tous les militaires investis dans ce combat doivent obligatoirement se désengager et ne pas en faire une affaire personnelle nourrie par la vengeance.

Le phénomène dahalo, un problème qui persiste

Depuis l’existence d’un véritable Etat dans l’Ile, Madagascar est frappé par le banditisme rural d’une façon plus ou moins cyclique depuis un peu moins de deux siècles déjà. De 1830 à 1861, de 1880 à 1910, de 1935 à 1955, de 1970 à 1975 et de 1980 à 1993 et de 2011 jusqu’à aujourd’hui. Mais depuis 2011, le phénomène dahalo a pris beaucoup d’ampleur pour frapper, aujourd’hui, les deux-tiers de la Grande Ile. La lutte contre les dahalo est un problème que les régimes successifs n’ont pas pu résoudre et c’est encore le cas aujourd’hui avec le régime Rajaonarimampianina. Pourtant, les opérations militaires ont toujours été appliquées comme les opérations « Ikalamavony », « Tsy Minday Mody », « Tsy Mitsitsy » ou encore « Diamanga ». L’année dernière, nous avons eu droit aux opérations « Coup d’arrêt » qui se sont soldé par la fameuse reddition de milliers de dahalo. On se souviendra donc des dahalo

« niova fo » et des 22 milliards d’ariary alloués à ces derniers. Mais à l’heure actuelle, force est de constater que tous ces agissements n’ont pas donné des résultats concrets et durables. Aujourd’hui, l’Etat essaye de reprendre le dessus mais il faut mettre en évidence le fait que les responsables politiques ne comprennent pas totalement le phénomène. C’est la raison principale pour laquelle ils ne parviennent pas à trouver des solutions adéquates et préfèrent tirer sur tout ce qui bouge.

Laza Marovola