Le nouveau président de la République a promis monts et merveilles lors de sa campagne électorale dont entre autres, la fin du délestage dans une période de 3 à 6 mois, la gratuité de l’éducation et de l’enseignement dans les établissements publics, le recrutement de tous les enseignants Fram en une seule année, et la mise en place de toutes les institutions prévues par la Constitution ont été proclamés haut et fort par le numéro un actuel du palais d’Iavoloha. Pourtant, rien de tout cela n’est encore effectif à ce jour. Les coupures d’électricité et/ou d’eau sont quotidiennes et s’empirent même de jour en jour, les parents sont toujours obligés de payer pour l’inscription de leurs enfants dans les établissements publics, les enseignants Fram sont recrutés au compte goutte et les institutions prévues par la Constitution ne sont toujours pas mises en place. Autrement dit, le régime à la cravate bleue n’enregistre que des échecs et c’est la raison pour laquelle le nouveau chef de l’Etat est le plus impopulaire de l’histoire de Madagascar. De plus, la majorité de la population n’a plus entièrement confiance aux dirigeants, ce qui explique le taux d’absentéisme, record enregistré lors des dernières élections communales et municipales du 31 juillet dernier. A l’heure actuelle, la misère et la pauvreté ne font que s’étendre au sein de la population tandis que les dirigeants mènent une vie de luxe bien au chaud dans leur villa haut de gamme. Ces injustices sont principalement dues au non respect du principe de redevabilité et de souveraineté du peuple et sont les causes essentielles de la montée en flèche de l’insécurité. Pour ne pas arranger les choses, les forces de l’ordre ont failli à leur mission et ne protègent plus la population. Ces derniers font même des ravages là où ils agissent. Ce fut le cas lors de l’arrestation d’un simple étudiant en première année, et c’est le cas actuellement dans la partie sud de la Grande Ile dans la soi-disant lutte contre les dahalo. A ce propos, le chef suprême des forces armées a déjà accusé les hommes en treillis d’être les principaux responsables du désordre dans cette partie du pays. Toutefois, le président de la République a aussi ses parts de responsabilités dans la situation catastrophique du pays dans la mesure où il se trouve au sommet de l’Etat et doit avoir un œil sur tout ce qui bouge. Mais la réalité est toute autre. Le numéro un

actuel n’a plus d’emprise sur son équipe et les conflits internes se font même déjà ressentir sur la population. Par ailleurs, ce dernier participe même à la mise en place du désordre en embêtant les politiciens et la population avec son mémorandum de stabilité qui est loin d’aboutir. Ce désordre est également renforcé par les caisses vides de l’Etat qui ont forcé les responsables étatiques à activer la planche à billets et à répandre de nouveaux billets verts sans prendre la peine d’informer qui que ce soit. De ce fait, la méfiance de certaines personnes à l’égard de ces nouveaux dix mille ariary portant la signature du nouveau gouverneur de la banque centrale est plus que compréhensible. A l’heure actuelle, la République de Madagascar est sens dessus dessous d’autant plus que l’Etat de droit, la bonne gouvernance et la culture de vrais résultats ne sont que des mots. Le désordre est total et aucuns dirigeants ne semblent actuellement en mesure d’y remédier dans la mesure où ils y trouvent leurs intérêts particuliers. Depuis longtemps, la population attend un changement concret dans son quotidien mais les dirigeants actuels sont complètement incapables de quoi que ce soit. Au contraire, nos chers élus n’ont fait qu’empirer les choses et plonger le pays dans un gouffre sans fond. Conséquence : la crise n’est pas loin et les signes précurseurs sont déjà plus que palpables.

Laza Marovola