Le samedi 12 septembre dernier, le navire Northern Endurance, battant pavillon du Libéria et immatriculé IMO 9230086 a été refusé d’accès au port de l’île de la Réunion. L’arrêté n° 1662 du préfet de la Réunion stipule clairement que le capitaine de ce navire a attesté la présence de scorpions et de myriapodes (scolopendromorphes) dans ses cales. De ce fait, la cargaison de ce navire a été considérée comme étant dangereuse pour l’homme et pour l’environnement, et comme une menace sérieuse pour la santé humaine et environnementale. Pourtant, ce navire a été autorisé par certains responsables portuaires à accoster pour escale au port de Toamasina le 15 septembre dernier. Si depuis cette date, le Northern Endurance mouillait au large du grand port de l’Est, il est entré à quai hier très tôt, aux alentours de 7 heures du matin. Cet arrimage au port laisse perplexe dans la mesure où ce navire ne devrait pas avoir l’autorisation d’accostage sans avoir procédé à l’éradication totale des espèces menaçantes à son bord. Un responsable portuaire a cependant laissé entendre que les opérations pour le débarquement des 400 containers à son bord ont toujours été menées. En d’autres termes, la menace est aujourd’hui à son comble et la population de Toamasina devrait prendre toutes les précautions possibles.

Affaire de corruption

A titre indicatif, le Northern Endurance a déjà été refusé non seulement à la Réunion, mais aussi à Maurice et à Durban. A l’heure actuelle, nous sommes donc le seul pays à avoir accepté ce bateau dont la cargaison représente une menace sérieuse pour la santé humaine et environnementale. Hier, lors de la réception de ce navire au quai, des représentants du ministère de la santé auraient dû être présents mais ce ne fut pas le cas. Par ailleurs, le chef de région ou ses représentants ont été également absents. Toutefois, nous avons appris qu’une entreprise dénommée Soa et domiciliée à Toamasina a procédé à des pulvérisations lorsque les containeurs ont été débarqués. Un témoin nous a tout même confié ses doutes quant à l’efficacité de ce dépistage dans la mesure où les doses utilisées pour éradiquer les espèces menaçantes n’auraient pas été adéquates. De plus, la pulvérisation n’a pas été réalisée avec soin, permettant ainsi aux scorpions et aux myriapodes du Northern Endurance de s’enfuir dans la nature. Ce n’est que quelques heures après toutes ces opérations que des représentants du ministère de l’environnement sont arrivés sur les lieux pour tout arrêter. Ainsi, il est tout naturel de penser que certains responsables portuaires ont été corrompus pour permettre au Northern Endurance d’entré à quai malgré les menaces se trouvant à son bord.

Laza Marovola