La liberté d’expression et le droit syndical à la grève sont souvent violés par les tenants du pouvoir actuel. C’était le cas, l’année dernière, lors de l’emprisonnement des journalistes de Madagascar Matin. Par contre, les meneurs de plusieurs syndicats ont fait l’objet d’intimidation et de menaces, des dossiers ont été montés de toutes pièces pour les envoyer en conseil de discipline, devant la barre, et même en prison.

Rappelons ici le cas du président de l’intersyndical de la Jirama Oliva Andrianalimanana qui se retrouve aujourd’hui à Antanimora si Rado Rabarioelina du syndicat des agents de l’Air Mad a failli connaître le même sort. Les étudiants de l’Université d’Ankatso ont, eux aussi, payé cher leur revendication de bourses d’études et de pouvoir terminer en toute quiétude l’année académique en cours. Si Berija a connu les affres de la maison de force de Tsiafahy, Jean-Pierre Randrianamboariny a été tabassé, piétiné, et « tasé » avant de prendre 6 mois de prison avec sursis. Et tout ça n’est qu’un aperçu de ce qui se passe réellement dans le pays. A croire que ce régime n’aime pas les jeunes et ceux qui réclament leur droit fondamental. D’un autre côté, le droit au vote a aussi été carrément enfermé dans les armoires, lors des dernières élections communales et municipales, les premières à être organisées sous ce régime. Des millions de jeunes, encore une fois, ont été obligés de rester simples spectateurs de ces élections de proximité dont les impacts touchent de près la vie de la population.
Et pourtant, tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits. En adoptant la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme en 1948, les Nations Unies ont fixé une norme commune pour tous les pays. Ainsi, les Etats membres se sont engagés à faire en sorte que tous les êtres humains, les riches comme les pauvres, les forts comme les faibles, les hommes comme les femmes, quelles que soient leur race et leur religion, soient traités sur un même pied d’égalité. Le 20 septembre 1960, Madagascar a adhéré à l’Organisation des Nations Unies et est donc soumis au respect strict des droits de l’Homme.

Rien que des mots

Pourtant, ce n’est toujours pas le cas jusqu’à nos jours, et les non-respects de ces droits ont été même multiples sous le régime Rajaonarimampianina actuel. A ce titre, la ministre de la justice Noëline Ramanantenasoa a indiqué que nos dirigeants ont accepté 159 des 160 recommandations des Nations Unies pour la protection des droits de l’Homme à Madagascar. La ministre a fait savoir que désormais, le pays s’engagera à les respecter en bonne et due forme. Cela veut dire ce que ça veut dire et en regardant entre les lignes, la ministre de la justice a juste reconnu que les droits de l’Homme ont été toujours bafoués depuis plus d’une année et demie sous le régime Rajaonarimampianina. Et ce ne sont pas les exemples qui manquent.

Même si Noëline Ramanantenasoa, ministre de la justice a souligné que Madagascar s’engagera désormais à respecter en bonne et due forme les recommandations des Nations Unies sur la protection des droits de l’Homme, il ne faut pas s’attendre à ce que tout change diamétralement du jour au lendemain. En effet, rien ne garantit réellement que les droits de l’homme soient effectivement et concrètement respectés à partir d’aujourd’hui. Là où les dirigeants ont et auront plus de mal, c’est la liberté d’expression inscrite dans la déclaration universelle des droits de l’homme. Mais mis à part cette liberté, le régime actuel aura beaucoup de mal à respecter le droit à un procès équitable compte tenu des divers procès des différents meneurs de grèves depuis l’année dernière. En réalité, un engagement ne vaut rien dans la mesure où les actes y afférents n’en découlent pas. Autrement dit, affirmer que Madagascar s’engagera à respecter en bonne et due forme les recommandations des Nations Unies ne restent que des mots qui n’ont aucun impact sur la réalité.

J.L.R – Laza Marovola