Le conseil du gouvernement du 24 mars 2014 a été clair pour tout le monde. « Au titre du ministère de la Fonction publique, du travail et des lois sociales : adoption du projet de décret portant additif du décret n°2015-055 du 3 février 2015 fixant la liste des jours fériés, chômés et payés au titre de l’année 2015. Sont additionnées à cette liste, le 18 juillet (Id al Fitr) et le 24 septembre (Id al Adha) ». Lors de ce conseil du gouvernement, aucune précision n’a été faite concernant ces deux jours fériés, mais la direction de la communication de la Primature s’est empressée hier de souligner que le 24 septembre est férié, chômé et payé seulement pour les musulmans. Cela ne peut signifier qu’une chose : deux poids, deux mesures. En effet, tous les chrétiens actifs de Madagascar se rendront demain au bureau tandis que les employés musulmans pourront faire la grasse matinée. Pourtant, pendant les jours fériés chrétiens comme Noël, les musulmans ne sont pas mis à l’écart et sont traités de la même manière que tous les autres. Dans le cas contraire, ils auraient eu la lourde tâche de faire le travail de dizaines d’employés. Hier, les débats ont été houleux dans les rues de la capitale comme sur les réseaux sociaux. Pour cause, le gouvernement actuel vient de créer une guerre ouverte entre musulmans et chrétiens en prenant des décisions dont ils ne maîtrisent même pas la teneur. Dorénavant, des tensions s’installeront naturellement entre les communautés chrétiennes et musulmanes, et c’est principalement à cause des décideurs actuels qui ont voulu gagné les faveurs des fils spirituels de Mahomet.

Discrimination religieuse

Aujourd’hui, les musulmans sont de plus en plus nombreux dans la capitale, leur absence dans les bureaux en fera jaser plus d’un. En effet, tous ceux qui ne sont pas directement concernés par l’Id al Adha seront bien obligés de faire le travail du musulman qui a eu droit à un jour de repos. Dans les écoles, certains élèves devront faire face au tableau noir pendant des heures à cause de l’absence de leur maître ou maîtresse de confession musulmane. Beaucoup crie déjà à l’injustice à cause du mauvais calcul des dirigeants actuels. Toutefois, il ne s’agirait que d’un simple retour des choses dans la mesure où le régime Rajaonarimampianina n’a pas obtenu les faveurs des protestants, et encore moins des catholiques. La décision de favoriser les musulmans pour la journée fériée, chômée et payée du 24 septembre ne peut donc s’apparenter qu’à une vulgaire vengeance, voire une punition pour les chrétiens de Madagascar. « Demain, vous travaillez et nous ne travaillons pas. » C’est ce que certains musulmans ont fièrement annoncé à leurs collègues hier dans la soirée en quittant leur lieu de travail. Beaucoup de ces collègues n’ont pas décoléré en entendant cela et ont fulminé dans la mesure où ils sont aujourd’hui les victimes d’une discrimination relative à leur religion et leur foi. Décidément, le pays ne fait que régresser à chaque jour qui passe.

Laza Marovola