Le 26 juin 1960, l’indépendance de Madagascar est proclamée. Le principe de l’intangibilité des frontières héritées de la colonisation auraient dû s’appliquer automatiquement autour de la Grande Ile, redevenue un pays souverain. Mais 87 jours plus tôt, le gouvernement avait adopté un décret soustrayant les Iles Eparses du territoire de la République Malagasy. Cet acte avait déjà été condamné par l’Organisation des Nations Unies qui l’avait qualifié de « séparation arbitraire ». Le 12 décembre 1979, l’Assemblée Générale des Nations Unies (Agnu) avait adopté une résolution ordonnant la France à restituer les Iles Eparses à Madagascar. Mais rien n’a été fait. Depuis l’arrêté français du 3 janvier 2005, les Iles Eparses sont placées sous l’autorité de l’administrateur supérieur des Terres Australes et Antarctiques Françaises (Taaf), et depuis la loi 2007-224 du 21 février 2007, elles constituent le cinquième district des Taaf. Pourtant, les Iles Eparses du canal de Mozambique, dont l’île Europa, Bassas de India, les îles Glorieuses et Juan de Nova reviennent de droit à Madagascar. Cette année encore, elles seront à l’ordre du jour de la 70è AGNU mais il faudra attendre le discours que prononcera le président de la République à la tribune des Nations-Unies pour en connaître la suite. En attendant, une pétition est en train de circuler, dont le principal destinataire est la 70è AGNU, qui devrait condamner officiellement, et de façon ferme, l’accaparement des Iles Eparses par la France et pour que Madagascar puisse bénéficier pleinement de ses droits.

Hery Rajaonarimampianina attendu au tournant

Depuis la résolution de 1979, aucune discussion n’a été engagée entre Madagascar et la France concernant les Iles Eparses. Depuis ce jour, la Grande Ile n’a cessé de réclamer ces territoires qui lui reviennent de droit mais de son côté, la France n’a jamais cédé d’un pouce sur ce dossier. On peut donc facilement en conclure que la récupération des Iles Eparses du canal de Mozambique n’est pas une mince à faire. Par ailleurs, il semblerait que l’Organisation des Nations Unies n’a pas force d’autorité sur la France, sinon cette dernière se serait déjà exécutée depuis longtemps. Par ailleurs, les dirigeants actuels du régime Rajaonarimampianina ne semble pas réellement être pressés par rapport à la récupération des Iles Eparses sinon le numéro un d’Iavoloha n’aurait pas proposé l’idée de cogestion de ces îles. Mais aujourd’hui, ce dossier est complètement au point mort, raison pour laquelle Hery Rajaonarimampianina sera attendu au tournant lors de son apparition et son allocution à la tribune de New York. En effet, à l’issue de son discours, la population malgache connaîtra sa vraie position et l’envergure de son patriotisme. En attendant, ce sont trois ministres qui se sont envolés pour la Grande Pomme pour tâter le terrain.

Laza Marovola