L’intersyndical des employés de la Jirama ont décidé de mettre fin à la grève et de reprendre leurs postes, une décision qui remet effectivement en cause la revendication de libération sans condition de leur meneur, Oliva Andrianalimanana. Le ministre de l’Energie, Horace Gatien, a bien effectivement soutenu cette mesure en soulignant qu’aucun accord n’a été fait entre le ministère et les manifestants. « La décision de cesser les manifestations était de leur plein gré », martèle le ministre, une déclaration qui sous entend qu’il se moque délibérément du sort des deux employés de la Jirama, récemment mis sous mandat de dépôt. Par ailleurs, la reprise soudaine des activités confirme la division au sein des employés de la Jirama.

Il y a ceux qui ont cédé facilement aux diverses propositions de la direction générale de la société et à celles du ministère pour renoncer à la grève si d’autres, notamment les membres du comité de grève, persistent sur la libération des deux meneurs. En tout cas, le changement de position de certains employés a, de nouvelle fois, laissé les menaces des dirigeants prendre le dessus. Mais le dessous de cette décision précipitée des agents fait réfléchir dont la question sur les accords passés discrètement entre l’intersyndical et les hauts responsables.

Pendant que les employés de la Jirama, sensés défendre la société et l’intérêt de la population, se querellent entre eux, la population souffre de délestage. Certains quartiers sont victimes de plus de 6 heures de coupure par jour. Le ministre de l’Energie, pour se voiler la face, promet la fin du délestage d’ici le mois de novembre. Selon ce dernier, les nouveaux groupes électrogènes pour alimenter la Capitale sont en cours d’installation. Ils appartiennent bien effectivement à des sociétés privées. Reste à savoir si l’Etat est en position de payer les factures et de bénéficier de la quantité d’électricité suffisante pour répondre aux besoins.

Ralambomamy