La violence gratuite lors de l’arrestation sauvage de Jean-Pierre à Ankatso n’était qu’un avant-goût de ce que peuvent faire les forces de l’ordre. La semaine dernière, c’est à Ambohijanamasoandro que les policiers se sont illustrés en passant 7 gamins à tabac, en se servant d’un taser, vraisemblablement un outil devenu à la mode. Gare alors au membre de force de l’ordre qui n’en possède pas !

Sept mineurs, plus précisément sept gamins n’oublieront jamais ce qu’ils ont eu à vivre durant la fin de la semaine dernière du côté d’Itaosy. En jouant comme d’habitude au foot sur un terrain vague à Ambohijanamasoandro, l’un d’eux a accidentellement tapé trop fort dans la balle et cette dernière a atterri dans la cour d’une dame. Au passage, le ballon rond aurait brisé quelques pots de fleurs, chose qui n’a pas plu à la propriétaire de la maison qui n’a pas voulu rendre leur jouet aux enfants.

Au contraire, cette dame a ordonné aux enfants de la suivre au poste de police ou de demander à la police de venir les prendre chez eux s’ils ne la suivaient pas. Les sept gamins se sont alors exécutés en pensant pouvoir récupérer leur ballon par la suite, mais ce ne fut pas le cas. En effet, ils ont passé un sale quart d’heure au poste de police. Ceux qui ont accepté de témoigner ont clairement indiqué qu’ils se sont fait maltraiter par les forces de l’ordre. Ces gamins ont été obligés de faire des marche-canard et des pompes en même temps que les policiers les marchaient dessus. Pour prouver qu’ils sont au-dessus de la loi, les policiers ont électrocuté les gamins à l’aide de matraques électriques, plus connu sous le nom de Taser.

Cerise sur le gâteau, les forces de l’ordre ont grossièrement coupé les cheveux de ces sept gamins, histoire de laisser encore plus leur empreinte et de marquer au fer rouge le passage de ces policiers dans la vie de ces bambins. Cette histoire n’est plus un fait divers dans la mesure où la violence policière est devenue une manière de faire. Toutefois, avec cet épisode à Ambohijanamasoandro, les forces de l’ordre dépassent complètement les bornes.

Incapacité des responsables à gérer les policiers

Gendarmes, Emmoreg, militaires et policiers ont tous fait parlé d’eux sous ce régime Rajaonarimampianina. Avec le peu de pouvoir qu’ils possèdent, ces derniers se croient tout permis et au dessus de toutes lois parce qu’ils tiennent une arme à feu entre leurs mains. Du nord au sud, de l’est à l’ouest et en n’oubliant pas le centre, les forces de l’ordre brillent par leurs dérives.

Au lieu de protéger la population et de garantir l’ordre au sein de la société, ils sèment la terreur et créent le désordre partout où ils passent. Au vue de la situation actuelle, ils semblent que les forces de l’ordre sont ingérables et indomptables. Pourtant, le problème réside également dans le fait que les responsables étatiques sont incapables de les diriger correctement, voire de les dresser à suivre scrupuleusement les ordres.

Dans l’histoire des sept gamins maltraités par les policiers à Ambohijanamasoandro, c’est tout le corps regroupant les forces de l’ordre qui en subit les conséquences à cause des abus de quelques uns d’entre eux. Ainsi, ce ne sont pas les soi-disant enquêtes au sein de ces corps qui changeront quoi que soit. En effet, des têtes devraient tombées, et celle de l’Inspecteur général de police Blaise Randimbisoa, ministre de la sécurité publique devrait servir d’exemple.

Laza Marovola