Le régime Hvm/Rajaonarimampianina est dans une course contre la montre dans la mesure où il tient absolument à tenir les élections sénatoriales avant la fin de l’année afin d’aboutir à un soi disant équilibre politique. La semaine dernière, nous avons eu vent d’un conseil de gouvernement extraordinaire et cela a bel et bien eu lieu hier au palais de Mahazoarivo. Les dirigeants actuels se dressent contre toutes les dispositions légales existantes pour essayer d’écarter la menace qui plane sur la tête du président de la République relatif à l’inexistence d’une majorité présidentielle au sein de l’Assemblée Nationale.

Pour palier ce « léger » problème, le régime actuel s’empresse donc coûte que coûte à l’organisation et la tenue des élections sénatoriales, déjà déclarées urgentes par la Haute Cour Constitutionnelle. Hier, le chef du gouvernement a indiqué que « la Loi de finances rectificative ne figure pas dans l’ordre du jour de la session extraordinaire parce que la mise en place d’une commission électorale indépendante, permettant de procéder aux élections des sénateurs est plus importante, d’autant plus que le Senat est un moyen de contre-balancer les autres forces politique afin de parvenir à une stabilité. » C’est donc avec cette vision de la stabilité qu’il a été décidé hier, en conseil de gouvernement extraordinaire, que les sénatoriales se tiendront le 28 novembre prochain. En guise d’excuse, le Premier ministre a souligné qu’il était plus que temps pour Madagascar d’asseoir les institutions revendiquées par la Constitution.

Le régime fait ce qu’il veut

A l’heure actuelle, force est de constater que les dirigeants en cravate bleu savent se montrer respectueux de la Constitution quand les lois en question plaident en leur faveur. Dans le cas contraire, ils n’hésitent pas à les bafouer quand elles remettent en cause leurs intérêts particuliers. Pour Rajaonarimampianina et compagnie, le Sénat doit être mis en place avant la fin de l’année, quitte à les tenir en saison de pluies et quitte à faire un passage en force contre les textes et les dispositions existantes. Les hommes actuellement au pouvoir ne savent pas tirer des leçons des erreurs précédentes dans la mesure où cette fois encore, la Commission qui sera en charge des sénatoriales n’aura pas assez de temps pour les préparer.

A vrai dire, cette dernière n’est pas encore en place que la date des élections a déjà été décidée. Pour éviter les critiques, le Premier ministre a clairement indiqué que les élections régionales l’importaient peu, ainsi la liste des grands électeurs sera seulement composée de conseillers municipaux et de maires nouvellement élus. A ce propos, la formation de ces derniers par l’équipe du ministre de l’Intérieur et de la décentralisation ne pourrait donc s’apparenter qu’à la distribution de consignes et de directives en vue des élections sénatoriales.

Ralambomamy – Laza Marovola