La protection de l’environnement et de la biodiversité s’échappent totalement au contrôle du ministère de l’Environnement. Pas si tard qu’hier, plus de 770 bébés tortues ont été saisis à l’aéroport d’Ivato. Pire, les deux cages en bois qui contenaient les reptiles en carapace auraient déjà été en train de rejoindre l’avion de la compagnie aérienne Air Mauritius quand la magouille était découverte. C’est par hasard, grâce à un informateur anonyme que la douane a pris la responsabilité de vérifier par scanner les deux caisses pour détecter la présence des tortues dans l’avion.

Le numéro un de la police des aires et des frontières a expliqué hier que le trafiquant a fait une fausse déclaration pour pouvoir envoyer les tortues en Fret en profitant du système de « bagage non accompagné ». Les premiers éléments de l’enquête n’ont pas permis aux autorités sécuritaires de repérer l’identité de la personne qui est à l’origine de ce crime. Dans la totalité des cas, les cerveaux des trafics illicites des produits de la biodiversité malgache n’ont jamais été inquiétés. Les enquêtes sont toujours clôturées au niveau des arrestations des simples passeurs.

Inefficacité du régime

Cette situation démontre une fois de plus l’inefficacité du régime et de son ministère de l’Environnement à assurer la protection de la richesse faunistique du pays. La création de plusieurs dizaines de nouvelles aires protégées reste inefficace, voir inutile, puisque le braconnage continue de s’aggraver sans que ni le ministère, ni les Ong sensés travailler dans les zones protégées ne soient au courant.

Cette saisie de plusieurs centaines de tortues coïncide  exactement avec l’absence du ministre de l’Environnement qui est actuellement à New York pour accompagner le chef de l’Etat. A 8 mois de la mise en place du nouveau gouvernement, l’Etat n’a pu quasiment rien faire pour stopper les exploitations illicites des produits de la faune et de la flore sauvage alors que la priorité du ministère de l’Environnement se concentre vers la création de nouvelles aires protégées.

L’exportation illicite de bois précieux composés essentiellement de bois de rose et de palissandre continue de s’aggraver et les feux de brousses font des ravages presque partout à Madagascar sans qu’aucune mesure n’ait été prise.

La création de ces nouvelles zones protégées ce concentrent surtout sur des volets commerciaux sans tenir compte des actions fiables pour la protection des animaux contre le braconnage. Récemment Madagascar National Parks vient d’augmenter les tarifs d’entrée dans les parcs nationaux qu’il gère.

Dominique Val