Lampe basse consommation – Une économie de 17,6 milliards par an
Une économie de 17,6 milliards Ar annuels pour la Jirama et d’au moins 10% sur chaque facture mensuelle des usagers, c’est ce que l’opération Lampe Basse Consommation (Lbc) représente pour l’éclairage à Madagascar. Un éclairage efficace qui soulagera autant l’usager que la Jirama, si l’usage des lampes fluocompactes de bonne qualité est généralisé.
Démarré en 2012, année de l’opération pilote dans la ville d’Ambositra, la campagne en faveur de la lampe économe baptisée Lumitsits a atteint la barre des 920 000 ampoules échangées en 2015. A Antananarivo et ses localités périphériques, 120 000 ménages ont échangé 562 500 lampes Lumitsits contre leurs ampoules classiques, moyennant une contribution symbolique de 1 000 Ar.
Patrique Razafinkoto, père de famille d’Ambohidratrimo, fait partie de ces bénéficiaires qui, depuis 18 mois, utilisent les ampoules Lumitsits : «C’est surtout un choix économique car par les temps qui courent, nous sommes obligés de tenir compte de tous les moyens possibles pour réduire nos dépenses. J’avais une facture moyenne de 15 000 Ar mensuels qui est descendue à 8 000 à 7 000 Ar, en moyenne».
2000 lampes
Environ 2 000 lampes ont été échangées dans la commune rurale d’Ambohidratrimo, grâce à une campagne de sensibilisation faite en porte-à-porte, en collaboration avec les fokontany. Ces missions de porte-à-porte avaient surtout l’objectif d’informer les ménages sur les enjeux de l’éclairage au quotidien. Au-delà d’une économie mensuelle, il est question d’utiliser rationnellement l’énergie à notre disposition avec des équipements adéquats. Des Lbc plus efficientes qui durent plus longtemps.
En effet, à Madagascar, le taux d’accès à l’électricité est de 15% : ce qui est assez minime, compte tenu de l’étendue du territoire, des possibilités d’électrification et de la demande qui surplombe l’offre. A cause de l’utilisation du procédé thermique, le coût de production est si élevé qu’il représente 50% du coût total. Une cherté qui se répercute sur le prix élevé du kWh, en comparaison au très faible niveau d’achat des consommateurs : 0,2 dollars/kWh. Dans le quotidien, le quart de la consommation en électricité est destinée à l’éclairage. Or, les ampoules classiques et courantes sont particulièrement énergivores : à peine 5% de l’énergie consommée sont transformés en lumière et 90 à 95%, se dissipent en chaleur. A ce faible rendement énergétique s’ajoute une petite durée de vie d’une année, pour une moyenne de 3 heures d’utilisation journalière.
«Mis à part les avantages en réduction de facture, nous avons remarqué que les lampes économes durent aussi plus longtemps», explique Jeannette Raselimalala, mère de famille habitante d’Ambohidratrimo. «J’ai échangé mes lampes voilà plus d’un an et elles fonctionnent toujours. Je n’ai plus qu’une seule lampe classique que nous avions installée en mai 2014 et changée le mois dernier. C’est vous dire».
L’ampoule basse consommation a entre 5 à 9 ans de durée de vie, soit 8 000 heures d’éclairage selon l’utilisation. Une lampe fluocompacte 14 W équivaut à la puissance d’éclairage de huit lampes incandescentes à 75 W chacune. Son rendement énergétique est plus efficace car l’essentiel de l’énergie accumulée est transformée en éclairage. Sur la facture, les lampes classiques couteront 244 000 Ar pour 600 kWh consommés tandis que les lampes fluocompactes chiffreront à 54 340 Ar pour à peine 112 kWh consommés. Un marché régulé pour un éclairage réfléchi.
Quoi qu’il en soit, l’utilisation des lampes fluocompactes est une habitude à acquérir chez les usagers.
Patrique Razafinkoto le reconnait : «le projet Lumitsits a eu l’avantage de me permettre d’en avoir à 1 000 Ar en échange d’une ampoule classique déjà utilisée. Mais ces ampoules économes sont assez chères dans le commerce.
Si acheter une ampoule fluocompacte revient plus cher dans le commerce, l’avantage n’est visible que sur le moyen ou le long terme : au bout de cinq à six mois, on peut commencer à chiffrer les réductions sur la facture de la Jirama. Le seul problème, c’est que nous avons du mal à nous retrouver sur les étiquettes et sur les prix ». Et pour cause : le marché des lampes basse consommation n’obéit pas à une régulation établie. Les caractéristiques des lampes ne sont pas comprises, ni expliquées aux consommateurs. Lorsqu’elles existent, les étiquettes sont incomplètes ou difficiles à déchiffrer. Les marques et types de lampes sont restreints et ne permet pas de faire une comparaison des produits, alors même que les prix sont très différenciés, « allant de 2 000 Ar à 25 000 Ar sans que je ne puisse vous expliquer la différence de qualité », explique Patrique Razafintokoto.
1 400 000 lampes en fonction
L’un des objectifs de cette campagne Lumitsits est donc ainsi de familiariser le client à une bonne connaissance des produits efficaces et de pouvoir modifier en connaissance de causes ses habitudes d’éclairage. A terme, une règlementation devra être mise sur pied pour mieux orienter le consommateur dans ses choix et avoir un marché d’éclairage capable de répondre en quantité et en qualité à la demande. 500 000 lampes à échanger.
En moyenne, on estime qu’un usager de la Jirama utilise en moyenne trois lampes incandescentes. Sur un peu plus de 400 000 usagers enregistrés en fin 2014, on estime à 1 400 000 le nombre de lampes en fonction. «Le remplacement immédiat de ces lampes classiques en LFC de 14 W et de bonne qualité permettra à la Jirama de diminuer de 15,5 millions de dollars ses dépenses annuelles en achat de carburant pour alimenter ses dispositifs d’électricité. Cela signifie aussi que la consommation et l’approvisionnement en électricité sera plus rationnelles et des ménages qui auparavant ne pouvaient pas bénéficier de l’électricité pourront s’inscrire car l’électricité sera disponible pour un plus grand nombre», explique Thierry Randriamanalina, chargé du programme Lumitsits au sein de Wwf Madagascar.
Le premier volet a été le fruit d’une coopération entre le ministère de l’Energie et des Hydrocarbures, la Banque Mondiale, la Jirama, la Fondation Telma et Wwf. Ainsi, en 2013, la Jirama a pu bénéficier de 920 000 lampes Lfc. 500 000 lampes incandescentes restent donc à remplacer.
Un nouveau volet qui soutiendra particulièrement les fokontany et les communes rurales.
A l’exemple du fokontany d’Ambohitsiroa Est, le président du fokontany recense environ 40% de ménages adoptants : « C’est peu, car nous sommes limités par le nombre d’ampoules Lumitsits disponibles. J’ai un certain nombre de familles, dans mon quartier, qui gagneraient à utiliser ces lampes car il faut le dire, le niveau de vie des ménages fait qu’ils doivent faire attention à leurs dépenses. Avoir la lumière chez soi est déjà important. Mais pouvoir maîtriser sa consommation quotidienne, c’est prioritaire », explique le président.
L’impact environnemental est tout aussi important. « Wwf est convaincu qu’il est possible de parvenir à un développement sain et respectueux des communautés et des ressources naturelles, en adoptant des attitudes rationnelles quant à la consommation d’énergie » conclut Thierry Randriamanalina.
L’efficacité énergétique a des impacts environnementaux, car elle réduit sensiblement nos émissions de C02. Des impacts environnementaux qui se déclinent en impact économique au niveau des ménages mais aussi au niveau du pays qui peut réduire l’importation de produits pétroliers et de dépenses liées au groupe thermique.
Recueillis par FR
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