Lors de ce sommet planétaire, le débat des grands de ce monde est unique et ne concerne que la Syrie. C’est un sujet que la délégation présidentielle en déplacement à New York ne connaît guère et le discours de Hery Rajaonarimampianina risque fort d’être à côté de la plaque. D’ailleurs, ce dernier a raté l’adoption de l’ODD 2030 !

Tous les médias de la planète parlent du tacle de Vladimir Poutine à l’endroit de Barack Obama et de François Hollande. Evidemment, la question syrienne est au centre de la discussion durant cette 70ème assemblée générale des Nations Unies et pour les nombreux observateurs internationaux, la terre redeviendra, d’ici très peu de temps, bipolaire. En tout cas, la venue de Poutine à New York en dit long sur la puissance de nouveau retrouvée de la « Rodina » et d’où l’intransigeance de ce dernier à maintenir, coûte que coûte, Bachar Al-Assad à la tête de la Syrie. Apparemment, les Américains l’ont compris et d’où la qualification de « franc et fructueux » de l’entretien entre Poutine et Obama.

La Syrie est donc au centre de la discussion des présidents des pays riches et évidemment, les autres problèmes du moment ont été à peine effleurés et englobés dans de nouveaux objectifs de développement durable pour l’horizon 2030.

Principaux destinataires

Justement, ces objectifs ont été adoptés le 25 septembre dernier. Depuis cette date, tous les grands de ce monde ont commencé à prendre la parole à la tribune des Nations Unies, mais pas le numéro un actuel d’Iavoloha. Samedi dernier, Hery Rajaonarimampianina était attendu par beaucoup mais c’est finalement la ministre des Affaires étrangères Béatrice Attalah qui est montée à la tribune lors de la 7è séance plénière. Plus tard dans cette même journée, Madagascar était prévue faire une déclaration lors de la 8è séance plénière mais rien ne s’est fait. Le président de la République de Madagascar a brillé par son absence, et pour cause, il s’est envolé pour la Grosse Pomme que dans la soirée de samedi dernier.

Quid des Iles Eparses

A l’heure actuelle, il devrait déjà donc être sur place mais selon les informations reçues, le président Hery Rajaonarimampianina ne prendra la parole que demain, 1er octobre, à deux jours de la clôture du débat général de cette 70è AGNU. Il faut donc se demander si les principaux destinataires, à savoir, les chefs d’Etat des pays riches et émergents seront encore sur place pour l’écouter, mais dans tous les cas, son discours sera très attendu par les Malagasy.  87 jours avant la proclamation de l’indépendance de Madagascar, le gouvernement français avait adopté un décret soustrayant les Iles Eparses du territoire de la République Malagasy. Bien que cet acte ait été condamné par l’ONU, depuis la résolution de 1979 ordonnant la France à restituer les Iles Eparses à Madagascar, aucune discussion n’a été engagée entre les deux partis sur le sujet.

Cette année encore, la question des îles malgaches du canal de Mozambique sera mise sur le tapis, comme ce fut le cas lors de la dernière assemblée générale. Mais comme ce sujet n’a pas encore été officiellement évoqué jusqu’à aujourd’hui, on espère que le président Hery Rajaonarimampianina le fera lors de don passage à la tribune des Nations Unies. Depuis près de 40 ans, les régimes successives ont essayé de récupérer les îles Europa, Bassas da India, Glorieuses et Juan de Nova mais sans réellement rencontrer de succès. Reste à savoir si le numéro un malagasy actuel va agir de la même manière. Lors de la campagne électorale pour les présidentiels, Hery Rajaonarimampianina avait promis de se battre pour ces îles, mais une fois au pouvoir, ce dernier s’est désisté et a même déjà suggéré à une cogestion avec la France.  Jusqu’ici donc, l’Hexagone a toujours la mainmise sur ces précieuses îles malgaches et il se peut que les choses ne changent pas du jour au lendemain compte tenu du fait que l’ONU n’a pas réellement autorité sur ses pays membres.

Laza Marovola