Dans le cadre de l’amélioration du système éducatif dans le pays, le Cnm a effectué récemment un Congrès national. Pour apporter plus d’explication concernant le but de leur assemblée, Rolland Razafiarison, vice-président du Cnm et porte parole de la plateforme syndicale, et Aina Ramiandrarivo, président du Syfema (SYndicat des Fonctionnaires de l’Education de Madagascar) et membre fondateur du Cnm  se sont déplacés au desk du journal Madagascar Matin. 

Madagascar Matin (M.M) : Vous avez effectué récemment un congrès national, quels en sont les buts ?

Cnm : Nous avons trois buts principaux, dont mettre en place des antennes dans les 22 régions de Madagascar (coordonateurs régionaux), afin de faciliter la transmission des informations venant du bureau central ; pour renforcer l’union entre les enseignants sortants des écoles de formations, Crinfp, Ens (Tana, Fianarantsoa, Diego et Toliara). Mais également pour l’élaboration de stratégie pour l’amélioration de l’éducation et du système éducatif à Madagascar, à titre d’exemple, formation continue pour les enseignants ou/et élaboration d’un programme scolaire suivant la réalité dans le pays ainsi que le renouvellement des textes concernant les indemnités pour les enseignants, tels que  indemnités de logement, de risque, de craie, d’éloignement. Nous avons pensé à donner des propositions de loi auprès de l’Assemblée nationale pour la prochaine session ordinaire.

M.M : Comment comptez-vous mettre en application ces projets ?

Cnm : Nous espérons une étroite collaboration entre le Cnm et le Men (Ministère de l’Education Nationale). Le monde de l’éducation rencontre beaucoup de difficultés actuellement et les élèves sont toujours victimes lors des grèves sans issues. De ce fait, il n’est plus question d’enfoncer encore plus le couteau dans la plaie d’où le protocole d’accord signé entre les 14 syndicats et le Men, signé en mois de mars dernier.

M.M : Que contient ce protocole d’accord ?

Cnm : Ce dernier consiste à discuter  autour d’une table les problèmes brulants. Parmi ces problèmes, on peut citer : le recrutement, les enseignants Fram, l’amélioration de l’environnement des éducateurs, les différentes indemnités qu’il faut ajuster selon l’époque, les intérêts et les droits des travailleurs au sein de l’éducation nationale. Toutefois, il est à préciser que ce protocole d’accord n’est pas destiné à affaiblir les syndicats ni à manipuler le ministère, mais il est établi pour fonder une collaboration sérieuse entre ces deux entités en vue de trouver des solutions pérennes sur les réels problèmes de l’éducation. Nous tenons à faire savoir que les 14 syndicats, devenus aujourd’hui une plateforme, et le Men sont liés par ce protocole uniquement par rapport à quelques points consensuels comme le respect de la hiérarchie, le traitement égalitaire des syndicats, la discussion autour d’une table ronde des problèmes rongeant l’éducation, principalement le recrutement.

M.M : Les grèves de revendication des enseignants seraient-elles donc éradiquées?

Cnm : La grève ne  figure pas dans le protocole d’accord et aucune loi ne nous empêche de la faire. Mais toujours faut-il rappeler que cette solution drastique est dévastatrice. Donc nous n’adoptons pas cette méthode qu’en dernier recours, c’est-à-dire, quand tous les moyens raisonnables sont épuisés. C’est un principe en tant que normalien.

M.M : Récemment, la corruption a été évoquée au niveau du recrutement. Pouvez-vous éclaircir ce sujet ?

Cnm : Les syndicats faisaient partie intégrante de la commission de recrutement en tant qu’organe de contrôle. Le Bianco y était également présent. Si nous avons remarqué une quelconque forme de corruption, nous l’avons déjà dénoncé. La vie de 10.000 travailleurs de l’éducation non fonctionnaires dépendent du recrutement et nous n’allons jamais cautionner, pour rien au monde, des actes sans vergogne à l’encontre de ces laborieux. Néanmoins, nous n’allons pas jusqu’à dire que cette deuxième vague de recrutement est sans incident. Nous avons observé plusieurs anomalies, lesquelles sont, d’après nos constats, dues à l’erreur humaine. Mais puisque toute doléance est attendue jusqu’au 15 octobre (date butoir donnée par le ministère), nous comptons bien vérifier la fiabilité de ce que sera la liste définitive afin que tout soit en bonne et due forme.

M.M : Au cas où le ministère ne respecte pas le délai proposé, quelle serait la prochaine étape ?

Cnm : C’est vrai que le Cnm n’a pas été satisfait à 100%. Parmi les 400 dossiers proposés, le ministère a recruté 251. Nous sommes actuellement en cours de négociation pour les dossiers restants et nous espérons avoir des réponses favorables de la part des responsables. Toutefois, le Cnm, à l’issue du congrès, a sollicité la création d’un Cne (Conseil Nationale de l’Education) au sein du Men où le syndicat, les techniciens de l’éducation y sont représentés pour qu’il y ait une collaboration pérenne entre les deux parties.

Cependant, le Cnm tient à remercier tout ce qui ont participé au 1^er congrès et surtout les représentants des 114 districts et des 22 régions qui étaient au nombre de 450. Remerciements également pour les éducateurs, non fonctionnaire ou fonctionnaire, bénévoles ou personnels administratif et d’appui, au sein de l’éducation nationale. Nous sommes conscients des problèmes qu’ils subissent mais en tant que syndicat, nous souhaitons que la collaboration entre la plateforme et le Men s’intensifie davantage. Nous faisons appel à l’amour de l’éducation, à tous les autres syndicats, au-delà de toutes considérations partisanes.

Vahatra Ny Aina