La Police nationale a célébré hier ses 54 années d’existence et les flics, notamment ceux de la capitale, ont décidé de fêter cet évènement avec une séance de footing autour du lac Anosy. Hier, le ministre de la Sécurité publique, l’inspecteur général de police Blaise Richard Randimbisoa a profité de l’occasion pour s’exprimer sur la lutte acharnée contre les dahalo dans le « deep south ». Pour ce policier haut placé, le phénomène dahalo qui a atteint un pic pendant tout le mois de septembre est tout simplement un acte prémédité en vue de déstabiliser le pays. Ce ministre a par ailleurs indiqué que les actions des dahalo ont connu une envolée soudaine à l’annonce de la venue d’une mission du Fonds Monétaire Internationale (FMI) dans nos murs, dans la première moitié du mois dernier. De surcroît, cet inspecteur général de police a ajouté que les missions des dahalo ont été programmées pour dissuader les bailleurs de fonds d’investir leur argent à Madagascar. Pour se convaincre d’une fin heureuse, le ministre a convaincu que le phénomène dahalo devrait maintenant se tasser compte tenu du fait que la délégation du FMI menée par Marshall Mills est déjà partie.

Les forces de l’ordre créent le désordre

Les propos de l’inspecteur général de police Blaise Richard Randimbisoa, ministre de la Sécurité publique sont clairs comme l’eau de roche. A dire vrai, ce dirigeant n’a aucune solution concrète pour rétablir la sécurité, raison pour laquelle il a préféré faire porter le chapeau à d’autres et inclure la mission du FMI en tant qu’alibi. En termes plus réalistes, c’est tout simplement ridicule et grotesque. A l’heure actuelle, l’insécurité ne concerne pas que le sud de la Grande île mais se place en phénomène généralisé dans tout le pays. Le ministre le conçoit mais pour se dédouaner de l’affaire, il a considéré le fait que la lutte contre l’insécurité n’est pas le problème des seules forces de l’ordre. Ainsi, il a lancé un appel à la population pour que celle-ci prenne ses responsabilités. Toutefois, il faut rappeler ici que la population en question n’a plus confiance en les forces de l’ordre compte tenu de leur abus de pouvoir. En effet, ces précieuses forces de l’ordre, au lieu de lutter contre l’insécurité et protéger la population, favorisent amplement le désordre. Dans le sud, ils tirent sur tout ce qui bouge et brûlent des présumés dahalo. Dans le nord, ils perquisitionnent de force et illégalement des milliers de sacs de charbon. Dans la capitale, ils tabassent sauvagement un étudiant, électrocutent des gamins ou violent une femme après avoir emprisonné le petit ami de cette dernière. En clair, si le ministre de la Sécurité publique souhaite obtenir des résultats concrets en matière de lutte contre l’insécurité, la discipline, le respect, et l’efficacité  au sein des forces devraient être revus au plus vite.

Laza Marovola