La date du 28 décembre 2015 a été choisie par le conseil de gouvernement extraordinaire de lundi dernier pour la tenue des élections sénatoriales. Avant cela, la Commission électorale nationale indépendante pour la Transition (Ceni-T) avait déjà la Haute cour constitutionnelle afin de décider que les prochaines sénatoriales relevaient d’un cas de force majeure dicté par la mis en place de toutes les institutions prévues par la Constitution et pouvaient donc se tenir hors saison sèche. Pour beaucoup, toutes ces manigances reflètent déjà un forcing de l’Etat afin d’aboutir à une soi-disant stabilité politique et un renforcement des institutions. Par ailleurs, la composition de cette future commission pose encore problème quant à sa réelle indépendance. Hier, Serge Zafimahova s’est demandé si la mise en place du Sénat était réellement une priorité des priorités.

De plus, il a rajouté si cette précipitation ne se résume juste qu’à une stratégie pour une distribution de places entre politiciens. Pour Serge Zafimahova, l’Etat se trompe s’il pense que la mise en place du Sénat garantirait la stabilité politique dans la mesure où seule l’Assemblée nationale a le droit de mettre fin au gouvernement. Pour ce dernier, la stabilité politique passe tout d’abord par la réconciliation nationale et la refondation de la République.

Le Sénat n’est pas une garantie

A l’heure actuelle, le fait que les caisses de l’Etat soient vides n’est plus un secret pour personne. Serge Zafimahova le rappelle en indiquant que Madagascar a aujourd’hui des gros problèmes relatifs aux finances publiques. Ainsi, il est étonnant que les dirigeants actuels s’attèlent encore à mettre en place des institutions dont l’utilité n’est pas encore réellement prouvée. Serge Zafimahova a relaté le fait que du temps de Ratsiraka et de Marc Ravalomanana, le Sénat était bien en place mais cela n’a pas empêché la population de mettre fin à leur présidence respective.

De ce fait, la stabilité politique ne sera pas encore garantie pour la simple raison que les dirigeants actuels se trompent sur toute la ligne. Pour cause, les tenants du pouvoir sont arrivés par pur hasard au sommet de l’Etat et s’inventent des priorités qui coulent pourtant le pays. En d’autres termes, la mise en place du Sénat avant la fin de cette année n’est pas un gage de stabilité politique pour le pays.

Laza Marovola